Colloque de réflexion sur les gaz de schistes
Un colloque de réflexion autour des enjeux de l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels, “Gaz et huiles/pétrole de schiste” a eu lieu à l’Université de Montpellier, à l’espace Richter le vendredi 10 juin 2016. Cette journée réunira des intervenants nationaux et internationaux, scientifiques, juriste, médecin, sociologue et acteurs de l’industrie gazière et pétrolière.
Destiné uniquement aux sénateurs, députés, conseillers régionaux, collectivités locales, municipalités du Languedoc Roussillon Midi Pyrénées, ce colloque fera le point sur la place des hydrocarbures non conventionnels dans les ressources en énergie, les contextes et les enjeux de cette technique controversée, mais aussi les risques potentiels et les conséquences financières post exploitation.
Gaz de Schiste : Cinquième colloque en France
A cette occasion, la présidente de l’association scientifique No Fracking France, Elisabelle Bourgue, qui organise ce cinquième colloque en France, a invité plusieurs personnalités du monde scientifique, mais aussi des représentants du monde pétrolier, des juristes, des économistes et des experts médicaux.
Marc Durand, Ingénieur (Comité scientifique Gaz de schiste) qui fait le voyage du Québec pour parler du coût caché lié à l’abandon des puits après exploitation. Françoise Elbaz, Université de Montpellier HydroSciences, CNRS, nous informera sur la traçabilité des eaux usées de fracturation et de l’utilisation des isotopes stables pour tracer les exhaures de l’exploitation des gaz de schistes dans la ressource en eau . Jean-Robert Grasso, physicien, université de Grenoble, ISTerre qui expliquera la séismicité induite par la production de géo-ressource « Séismes et exploitation du sous-sol ».
Conséquences sanitaires et environnementales
Les conséquences sanitaires et environnementales seront également traitées avec la présence d’André Picot, toxico-chimiste, ancien directeur de recherche de l’Unité de prévention du risque chimique au CNRS et Alain Ducroux, chirurgien des Hôpitaux de Lyon, qui expliquera les impacts sanitaires de l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels.
Six sessions de travail dans ce colloque
Six sessions vont ponctuer cette journée pendant lesquels en toute première heure Pierre-René Bauquis, géologue et économiste, ancien directeur stratégie et planification de Total et et Muriel Bodin, Juriste, avocate au barreau de Paris commenceront la journée pour parler du contexte économique et juridique.
Dans la seconde partie Séverin Pistre, hydrogéologue, chargé de recherche et Professeur à HydroSciences Montpellier, en hydrogéologie expliquera les ressources en eau de la région Languedoc Roussillon-Midi Pyrénées et succédera à Michel Seranne, chargé de recherche CNRS, GéoSciences Montpellier et Cluster Géosciences Terinov qui parlera des enjeux de la connaissance du sous-sol de la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées
Notons la présence de Pierre-René Bauquis, géologue et économiste, ancien directeur stratégie et planification de Total qui terminera les sessions de la matinée nous parlera des défis technologiques pour l’industrie et de nous expliquer sa vision de l’exploitation des gaz et huiles de schistes pour demain.
En fin d’après midi, Stéphane Labranche, Science Po Grenoble, membre du GIEC-IPCC 2014 expliquera les conflits d’usages (Agriculture, Tourisme) et la concertation des populations …

Présences d’élus
Les élus des départements limitrophes, impactés par les permis de recherche ont également été conviés à ce colloque Montpelliérain. A savoir que Philippe Augé, président de l’Université et Mme Carole Delga, présidente de Région LRMP, ouvriront à eux deux le bal.
Les conclusions de cette journée seront données par Fabrice Verdier, député du Gard et Président de la Mission Gaz de schiste à l’Assemblée Nationale.
NOTA : Ce colloque gratuit est réservé aux élus et que toute personne sans invitation se verra refuser l’entrée. Un service d’ordre se tiendra aux entrées … plan vigipirate oblige.
Position du gouvernement
« Quelle est la position exacte du gouvernement de François Hollande qui à la tête de l’état depuis 4 ans, n’a pas proposé un durcissement de la loi ? Pourquoi ces mêmes politiciens au pouvoir n’ont-ils pas proposé de faire ce qu’ils s’étaient engagés à faire avant les élections de 2012 » m’expliquait encore il y a quelques jours par téléphone Elisabelle Bourgue la présidente de l’association No Fracking France.
Beaucoup de questions reviennent dans les discussions autour de ce colloque, qui cette fois ci, est réservé aux élus et non aux collectifs, ni au grand public. Il est vrai que nombre de personnes dans les régions concernés se posent beaucoup de questions sur l’attentisme et l’immobilisme de l’exécutif concernant l’abrogation des permis et le font savoir à chaque fois lors des réunions anti gaz de schistes, un peu partout en France, et surtout à Barjac.
Une chose est certaine, ces débats scientifiques, environnementaux et sociétaux risquent d’être fort passionnants, car Elisabelle Bourgue, la présidente de No Fracking France n’a pas sa langue dans la poche, connait sur le bout des ongles le dossier des gaz de schiste et sait animer un débat.
Position des collectifs anti gaz de schiste
Et de s’apercevoir qu’au de niveau de l’immobilisme, le gouvernement n’est pas le seul. Certains collectifs anti gaz de schiste tiennent la marche la plus haute du podium avec sans aucun doute la médaille d’or de la rétention d’information. Aucun article, aucun blog en faveur de ce colloque de réflexion qui a lieu à Montpellier.
Un silence collectif assourdissant … car politisé avant tout
Expliquez nous pourquoi aucun collectif anti gaz de schiste ne fait la promotion d’un tel évènement sur Facebook ou sur Tweeter ? Aucun blog ne relaye cette information … Boycott ou phagocytage politique ? Ne soyons pas dupe et disons vraiment les choses de manière simple, la réponse est très facile à comprendre. Parce que cela ne sert pas leurs intérêts politiques !
A un an de des élections présidentielles, certains groupuscules politiques décident de se positionner un peu partout ici et là, et phagocytent la tête de ces collectifs, afin d’en tirer avantage tout simplement et d’être une force d’opposition au pouvoir en place en vue des prochaines élections.
Et de se rappeler les sifflements et autres contestations verbales contre le député socialiste Fabrice Verdier présent à la réunion anti gaz de schiste à Barjac, qui ce dernier rappelons le est le président de la Mission Gaz de schiste à l’Assemblée Nationale. De qui se moque t on ?
Si au début, ces collectifs ont été créés par de simples citoyens et non par des mouvements politiques… aujourd’hui ce n’est plus vraiment le cas, car aucun blog de collectifs anti gaz de schiste ne relaye l’existence de ce colloque.
Peut-on dire que ce mouvement de contestation citoyen unique en son genre, que beaucoup de gens en Ardèche ont connu lors de la grande manifestation de Villeneuve de Berg, est bien mort et enterré ? Seul l’avenir nous le dira.
En tout cas, une poignée de gaulois résistent encore et toujours à l’envahisseur et ça s’est passé un vendredi 10 juin 2016, à Montpellier.

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