Les policiers et les gendarmes ne revendiquent pas un traitement médiatique à part. Ils demandent simplement que l’accomplissement de leur mission soit reconnue à sa juste valeur, malgré un climat idéologique qui ne leur est pas toujours favorable.
Trop facile de se refaire une virginité sur le dos des policiers
Les policiers éprouvent l’amer sentiment que leur profession n’est pas reconnue comme elle le devrait. Ils estiment que sa pénibilité exigerait davantage de considération de la part des responsables en charge de l’ordre public et du bien commun. Heures supplémentaires non payées, agressions quotidiennes, interpellations qui tournent mal, lutte contre le terrorisme islamiste, contributions diverses et variées à la gestion de la crise sanitaire, stigmatisations ignobles sur les réseaux sociaux, hommes politiques qui se refont une virginité en les accusant de « violences », délations et lynchages en ligne : la coupe est pleine !
Policiers : Une profession complexe et difficile
Le métier de policier exige beaucoup de sang froid. Par exemple, une interpellation sérieuse concerne rarement un enfant de choeur. A la fermeté de l’appréhension, le policier doit joindre la calme et la maîtrise de soi.
Or, il n’est pas toujours facile de concilier toutes ces qualités, attendu que le fonctionnaire ne connaît pas toujours la dangerosité de la personne à qui il a affaire ! C’est facile de juger et de prononcer de péremptoires « y a qu’à » et des « faut que » quand on reste assis derrière son bureau ! Mais sur le terrain, l’agent de police est confronté à la contingence des libertés et des transgressions, et celles-ci n’entrent pas toutes dans les cases de schémas préétablis !
On aimerait que ceux qui jugent à distance se mettent quelque peu dans la peau des gardiens de la paix qui ne sont pas sur une chaîne de montage, mais placés devant des situations changeantes, fluctuantes, et mis en présence d’individus qui parfois les guettent ou leur mentent plus souvent qu’à leur tour.
La police, victime collatérale de la perte du sens de l’autorité
A ces difficultés du terrain s’ajoute la perte de prestige de l’uniforme, sinon la disparition de la crainte qu’il inspirait jadis.
La déliquescence de l’autorité, constatée dans tous les secteurs (école, famille, politique), a touché par ricochet les forces de l’ordre. Jadis, on les respectait. On connaissait leurs fonctions au sein de la communauté politique de la nation. Et même si les Français désiraient avoir affaire le moins possible avec elles, ils n’en reconnaissaient pas moins la légitimité de leurs missions.
Tout a changé aujourd’hui pour une partie de la population. Pour certains idéologues, la police fait désormais figure d’ennemie. L’extrême gauche masque l’inanité de ses projets politiques par une détestation compulsive et programmatique des forces de l’ordre ! Comme si ce mot d’ordre allait résoudre les problèmes de violence de la société ! Comme si la police était à l’origine de ces derniers, alors qu’elle lutte précisément pour nous en protéger ! Cette extrême gauche qui, chaque fois qu’elle est parvenue au pouvoir, a mis en place un Etat policier impitoyable et meurtrier !
Cessons de raisonner comme des enfants
L’heure est venue pour la société de reconnaître sa dette envers ces fonctionnaires qui garantissent la paix civile et la bonne marche de la justice. En effet, qui poursuivra les criminels et les déférera devant la justice si les policiers, pour ne plus être accusés de « contrôles inappropriés », n’interpellent plus les délinquants et criminels en tout genre ?
Cessons de raisonner comme des enfants ! Arrêtons de stigmatiser une profession qui accomplit des tâches essentielles et souvent ingrates et périlleuses. Notre reconnaissance envers elle doit être proportionnelle à la pénibilité et à la dangerosité de celles-ci. Dénoncer du flic, cela va encore pour un ado qui ne connaît rien à la vie et qui s’imagine qu’il entre vaillamment en résistance en éructant « CRS=SS ». Mais lorsqu’on atteint l’âge de raison, cette équivalence est obtuse et criminelle. Les hommes politique qui livrent en pâture les policiers à une jeunesse désorientée et ignorante, ne sont pas à la hauteur de leur fonction.
A l’heure où la France est menacée de fragmentation communautariste, les responsables politiques doivent assurer de leur soutien les professionnels qui assurent la paix civile. Certes, les policiers et les gendarmes ne sont pas les seuls à contribuer à cette noble mission. Mais la stigmatisation injuste dont ils sont victimes, et qui tient à ce qu’ils détiennent le monopole de la « violence légitime », les désigne particulièrement à notre reconnaissance.
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