Grand Débat : Game Over
Game over, c’est ce qu’il convient de dire, en ce jour morose de ce vendredi 15 mars 2019, pour l’Europe car l’Angleterre cause pas mal de problème à l’Europe avec le Brexit, mais également en France, jour de la fin du Grand Débat National.
Le grand débat, cet OPNI … Objet Politique non identifié imaginé par Emmanuelle Macron pour sortir de la crise des Gilets Jaunes, a certes redonné un peu d’oxygène à l’exécutif en pleine crise d’hypoxie généralisée, survenue il y a 4 mois.
Depuis chacun a retrouvé son souffle, tout le monde a respiré un grand coup et a pris la parole.
10 335 réunions publiques. 1 750 108 contributions déposées via internet … un succès mitigé au regard du nombre d’habitants en France en espérant que le logiciel qui doit mettre de l’ordre dans ces doléances ne se mélange pas les pinceaux, avec le risque que cette montagne d’espoir que représente toutes ces doléances, accouche d’une souris.
Game Over … il est temps d’agir !
« Les pratiques démocratiques réveillent et flattent la passion de l’égalité sans pouvoir jamais la satisfaire entièrement » écrivait Tocqueville. Le grand débat en est une nouvelle preuve. Partagés entre la crainte d’être trompés et le rêve secret d’avoir été entendus, les Français dans leur très grande majorité ne cachent pas leur scepticisme. Ils savent déjà qu’ils seront déçus.
Les vertus cathartiques du dialogue, le baume apaisant des soirées participatives ont épuisé tous leurs effets. Il faut être naïf ou cynique pour croire que les inquiétudes et les impatiences des gilets jaunes puissent être prisent au sérieux. La démocratie n’est pas une perpétuelle délibération et l’art politique ne peut se réduire à une suite décourageante de conférences citoyennes, de carrefours de partages et d’assemblées autour de rond-points. Game-over !
Grand débat on fait quoi maintenant ?
Gouverner c’est choisir … mais choisir, c’est risquer le mécontentement ! A quoi bon décevoir les gens au moment ou on les appelle aux urnes pour les élections européennes. Elections d’abord … Déception ensuite. Et comme disait Coluche … élections pièges à cons ?
L’examen des projets et des doléances sera un bon prétexte pour reculer une hypothétique réponse surement après ces premières élections qui se profilent bientôt, donnant un boulevard à l’exécutif pour prendre son temps.
Cependant Macron a fait une promesse ! S’il s’est donné un mois pour annoncer les premières mesures tirées du Grand Débat. Un mois … c’est plus qu’il n’en faut pour que les médias jouent les Madame Soleil … nous inondant du coup d’hypothèses diverses et variées.
Grand débat … Proximité et Rejet
Deux mots surgissent et émergent de ces doléances… le mot proximité et le mot rejet … rejet des élites. Autour de ces mots, la réponse sera donc forte … le rejet devrait mener à des mesures symboliques comme la diminution des avantages aux anciens présidents, la baisse du nombre de parlementaires, ou à des lois d’origine citoyennes et aux besoins du niveau de proximité, redonner des grandes marges de manoeuvres aux maires.
Que veulent les Français ?
A la lecture d’un sondage … réalisé par Odoxa, Le Figaro et France Info, nous pouvons savoir ce que veulent aujourd’hui les Français. Un sondage a prendre avec toutes les précautions d’usage que l’on sait.
La réindéxation des retraites sur l’inflation (35%)
La baisse de la TVA sur certaines catégories de produits (32%)
l’augmentation du SMIC (30%)
Réduire le nombre de parlementaires (26%)
Le rétablissement de l’ISF (24%)
Lutter plus sévèrement contre la fraude aux aides sociales (24%)
Rendre le vote obligatoire et prendre en compte le vote blanc (18%)
Instaurer des quotas d’immigration par pays (17 %)
Mettre en place le référendum d’initiative Citoyenne RIC) (13%)
(Sondage Odoxa – Le Figaro – France Info )
Quoi qu’il en soit, la première phase de cette consultation sans précédent s’achève aujourd’hui ce vendredi 15 mars 2019. Une consultation qui a rencontré un réel succès, mais l’essai doit encore être transformé pour permettre au président d’envisager sereinement la suite de son quinquennat.
Car si 70 % des Français pensent que le Grand Débat ne résoudra pas la crise politique, inédite que traverse la France depuis le mois de Novembre, deux français sur trois ( 63 %) estiment que les points de vues qu’ils ont pu exprimer ne seront pas pris en compte.
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