Que se passe t-il à Saint Jean du Gard à la Fête des Arbres et du fruit oublié, pour attirer 7000 visiteurs pendant deux jours ? Pourquoi chaque fin novembre, dans cette bourgade des Cévennes, cet événement attire autant de curieux, de passionnés, de scientifiques et de professionnels ?
Fête des Arbres et du Fruit oublié
Comment au milieu d’une vallée cévenole, la valorisation d’un patrimoine naturel, culturel et humain peut il susciter un tel intérêt ? Quels sont les éléments déclencheurs qui dynamisent une commune à la fin de l’automne et réunissent autant de personnes en si peu de temps ? Les caméras de TV Languedoc étaient présentes
Une fête presque trentenaire
A Saint Jean du Gard, les Cévennes que l’on dit généralement calme, perdent toute leur tranquillité le dernier week-end de novembre, suite à une manifestation qui se tient à la Sainte Catherine. Et quand nous écrivons Sainte Catherine, vous comprenez tout de suite le sujet de notre article. Ce qui fût un pari entre amis il y a quelques années, est devenu un événement incontournable pour les passionnés du Sud de la France. La Fête des Arbres de Saint Jean du Gard ou plus exactement ” Les Journées de l’Arbre, de la Plante et du Fruit. “
La Fête des Arbres de Saint Jean du Gard.
L’endroit ou tout arboriculteur-pépiniériste se doit d’être présent fin novembre. Pas seulement pour vendre, mais pour valoriser son savoir faire qui pourrait se perdre, si la relève n’était pas déjà la. Malgré une économie morose en France, certains arboriculteurs et autres pépiniéristes s’accrochent à leurs métiers, leurs lopins de terre, et transmettent leurs connaissances, leurs savoir-faire et l’amour de leurs métiers à de nouveaux jeunes passionnés qui désirent vivre en harmonie avec la nature et récolter le fruit de leur travail.
Nos caméras ont pu filmer pendant ces deux jours, une passion commune dans les yeux de cette relève, aidés et épaulés par des “anciens” qui leur laisseront bientôt leurs places, retraite oblige, sans pour cela les abandonner et les livrer à eux même dans un premier temps face à la dure réalité du monde économique de notre société.
Culture
Bien sur, autour de ces professionnels des arbres, des plantes et des fruits, se greffent d’autres métiers connexes à ce métier d’arboriculteurs, (nom explicite voulant bien dire la culture de l’arbre.) Car effectivement, c’est véritablement une culture et un savoir, que de tailler, greffer, bouturer et produire des variétés anciennes d’arbres, de plantes, légumes et fruits, qui sans le concours de ces passionnés du jardin, auraient disparues de nos régions de France.
Et pourquoi ? car non rentables, fruits trop gros, légumes trop petits, de ce fait, mal vendus car mal calibrés. Heureusement les mentalités des consommateurs changent et préfèrent les fruits et les légumes naturels.
Autour de ces “anciens” pépiniéristes présents chaque année depuis 1988, on retrouve des productions locales de baies, de légumes et de fruits, transformés en confitures, gelés, coulis, biscuits et autres mets délicieux. Ainsi les produits deviennent au fil des années des éléments incontournables à découvrir à l’heure du déjeuner … et l’on se bouscule pour atteindre les biscuits et autres gâteaux à la farine de châtaigne, soupe de légumes bio, beignets aux oignons des Cévennes, bière à l’ortie etc …
Sur place, on trouve également tout ce dont on rêve pour pouvoir produire et manger sainement. On découvre des variétées anciennes, et la possibilité d’acheter des graines correspondantes, sans pesticides et non traitées par des organismes modifiés par la génétique des laboratoires.
Certaines personnes sur ce salon donnent gratuitement des graines. Même si l’information n’a pas été communiquée pour le grand public, à chacun de découvrir ce petit stand provenant de la Vallée Française derrière lequel le don était de rigueur. Bravo et belle initiative, chère Garance !
Sur d’autres stands, le coté physique ou manuel laissant la place à l’esprit, nous pouvions trouver au cours de notre reportage de multiples ouvrages littéraires traitant des thèmes propres à cette manifestation. Et ainsi de permettre aux néophytes de s’adonner aux joies de la lecture du parfait jardinier, en achetant l’ouvrage que l’on a du mal la plupart du temps à trouver.
Du jus de Kaki en dégustation.
Cette édition 2012 était basée sur le thème du kaki et d’une dégustation assez peu ordinaire.
Le sourire fût omniprésent sur le visage des visiteurs découvrant une drôle de machine fabriquant du jus de kaki, par un procédé de défragmentation par ondes sonores.
Une animation gigantisime, amusante et déjantée, animée de main de maître par deux acteurs de la troupe du Théâtre des Nuits que sont Didier Peigle (le touilleur) et Jean Claude Puyjalinet (le chimiste) avec son éprouvette.
Journées végétales
Ces journées entièrement dédiées au végétal sont une véritable invitation à sauvegarder des variétés traditionnelles et des végétaux rares, redécouvrir les savoir-faire de nos anciens, savourer des goûts originaux et partager des passions.
Les journées « Grand Public » proposent des expositions spécifiques, des conférences techniques et grand public, des démonstrations et ateliers didactiques, un marché de pépiniéristes spécialisés, un marché de produits du terroir, des expositions-ventes d’art et d’artisanat inspirés par le végétal, un forum des associations. Le tout est agrémenté d’une scénographie en rapport avec le thème et d’animations diverses.
Hormis ces deux journées publiques, l’accent est mis sur deux autres thèmes, scolaire et scientifique.
Les journées « Scolaire » (une semaine avant) permettent à de nombreux écoliers des communes de la région de pratiquer des activités ludiques et originales sur le thème de l’année : atelier sensoriel, expression corporelle, activité manuelle, visite des expositions sur le thème et des collections variétales, sensibilisation à leur environnement naturel et à la biodiversité en général. Ces ateliers étant animés par des associations locales.
La journée « Professionnelle » (le vendredi) offre aux scientifiques, aux professionnels et aux passionnés, l’occasion de se rencontrer et de débattre autour d’un thème précis.
Selon les années, ces rencontres revêtent une dimension inter-régionale, voir nationale. (en 2001, la valorisation des utilisations du bois de châtaignier ; en 2003 « Les plantes dans la construction ; en 2005 « Pommes de terre et Pêches » ; en 2006 « Fruits oubliés méditerranéens »).
Tout est pensé chaque année pour accueillir une foule grandissante, et quelque soit les conditions météorologiques de fin novembre, personne ne veut louper ce moment attendu par tous qui réunit la convivialité et l’authenticité des rencontres.
Un vrai régal …
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