L’eau, un problème mondial !
L’accessibilité à l’eau est sans aucun doute un problème mondial. Bien que cela soit dans l’actualité, au jour le jour, quand nous nous lavons le visage, le corps ou quand nous faisons la vaisselle, nous pensons rarement à ce que nous gaspillons.
+ de 8000 litres d’eau sont utilisées pour un Blue Jean
Oui vous avez bien lu ! il faut environ 8180 litre d’eau pour cultiver suffisamment de coton afin de produire une seule paire de jean bleu classique (qu’il soit de Nîmes ou pas). Bien que ceci ne soit juste qu’une constatation en terme de culture du coton, c’est bien plus d’eau qu’il n’en faut pour faire une tonne de ciment ou un baril de bière ou alimenter nombre d’anisettes locales.
Lorsque vous prenez en compte le processus de teinture, ainsi que le lavage en machine, près de 45 460 litres d’eau sont utilisés pour ce simple jean. Que dire alors des jeans délavés sortant des ateliers de confection, que l’on porte dans un atelier de délavage pour qu’ils soient blanchis et usés après être passé par une solution de permanganate de potassium pour leur donner un aspect vieilli. Et du coup, que devient cette eau ?
Faut il penser à l’empreinte Eau en 2020
Après l’empreinte carbone, oui , il faut désormais penser en 2020 à l’empreinte eau !
Dans beaucoup de cas, en règle générale, l’eau utilise de l’électricité pour être produite et être pompée jusqu’au point d’utilisation, c’est à dire à la sortie du robinet dans chaque foyer. Un geste quotidien qui génère une dépense énergétique.
Eau = Énergie … Énergie = Carbone
Quelle est votre empreinte eau?
Pour comprendre les mesures des impacts des l’activité humaine sur l’eau, tant au niveau domestique, agricole ou industriel, certains scientifiques ont développé des méthodologies et une mesure … l’empreinte de l’eau !
Qu’est ce que l’empreinte d’eau?
Bien que l’ISO, l’organisme international chargé de la normalisation planche sur le sujet, la plus connue est la notion d’empreinte hydrique, inventée par le chercheur et professeur Arjen Y. Hoekstra et développée par le Water Footprint Network.
Cette notion initié en 2003 reste encore réservée à un cercle d’initiés, elle mesure en effet l’utilisation d’eau douce directe et indirecte d’un consommateur ou d’un producteur.
L’empreinte en eau permet également d’identifier
• les rejets d’eau polluants,
• les pressions exercées localement sur les ressources en eau,
• ou encore les impacts des importations d’un pays sur la consommation.
« Consommer un kilogramme de blé, c’est aussi, dans les faits, consommer le millier de litres d’eau qu’il a fallu pour faire pousser cette céréale.
Daniel Zimmer : directeur du Conseil Mondial de l’eau – Kyoto 2003
Eau virtuelle
On appelle « eau virtuelle » l’ensemble des consommations d’eau nécessaire à une production, agricole ou industrielle, ou à un service.
Autrement dit, cette terminologie correspond à l’eau utilisée pour produire des biens exportables dans un endroit et consommée « virtuellement » dans un autre espace. L’impact de nos activités sur les ressources en eau de la planète est donc bien plus large que notre seule consommation d’eau journalière.
Votre empreinte personnelle de l’eau à titre d’exemple
CAFÉ : Pour 1 tasse de café de 125 ml = 140 litres d’eau sont nécessaires pour cultiver, récolter, torréfier, transformer, emballer et transporter les grains de café. (attention on parle d’empreinte d’eau)
D’autres exemples
1 verre de bière = 74 litres d’eau
1 œuf = 135 litres d’eau
1 verre de vin : 129 litres d’eau
1 hamburger = 2 400 litres d’eau
1 tee-shirt en coton = 2 500 litres d’eau
1 pantalon blue jean = 8 000 litres d’eau.
L’empreinte hydrique, une histoire d’eau !
L’empreinte de l’eau que l’on nomme donc “empreinte hydrique ” mesure des flux d’eau «virtuels». Pas question pour la calculer, de se fier à son compteur, ni de croire les entreprises distribuant l’eau qui annoncent en moyenne, que la consommation en eau par personne et par jour en France est de 137 litres.
L’impact de nos activités sur les ressources en eau de la planète est bien plus large que notre seule consommation d’eau par jour. La notion est un peu complexe, car finalement nous ne savons pas exactement d’ou provient l’eau que nous consommons indirectement.
D’où vient l’eau que nous mangeons?
Et si nous parlions également des aliments transformés ? L’eau qui «rentre» dans nos céréales transformées en corn-flakes, celle des plats pré-cuisinés, prêt à réchauffer au micro onde, ou encore l’eau utilisé indirectement pour la création de nos iPhones, iPad ou tout simplement pour la confection de nos vêtements, toute cette eau vient-elle des précipitations (eau de pluie), des lacs et rivières, ou des nappes phréatiques ?
Cette distinction n’a rien d’anodine, car l’eau des nappes phréatiques est et reste la plus précieuse pour l’approvisionnement en eau potable. Et l’eau nécessaire au lavage de nos légumes comme des viandes, vient-elle de la nappe phréatique ou non ?
Eau bleu, eau verte et eau grise
L’appropriation de l’eau douce dû à l’existence et à la présence d’humains est définie dans cette étude comme le volume d’eau consommée, c’est-à-dire l’eau évaporée ou incorporée dans des produits (nourriture, ordinateur, vêtements etc), plus le volume d’eau polluée, qui ne peut donc plus être utilisée telle quelle.
Pour faire simple, l’eau qui retourne directement dans les bassins versants n’est pas considérée. De plus, on distingue également trois autres notions : l’utilisation de l’eau bleue, de l’eau verte et de l’eau grise.
Eau bleu : L’eau bleue correspond aux eaux de surface (lacs, fleuves et rivières) et à l’eau souterraine (aquifères) qui est consommée.
Eau verte : L’eau verte correspond à l’eau de pluie qui est consommée, essentiellement pour l’agroalimentaire.
Eau grise : l’eau grise est le volume d’eau douce nécessaire à « l’assimilation » des polluants émis par les activités d’une société.
La répartition de la consommation d’eau douce des pays du monde en termes d’eau bleue, verte et grise est représentée à la figure ci-dessus. L’Inde est le pays dont l’empreinte eau bleue est la plus élevée avec 243 km3/an.
Ce résultat n’est pas surprenant puisque, du fait de son importante population, ce pays est reconnu pour être contraint de puiser de l’eau dans les aquifères pour subvenir à la demande intérieure, ce qui en fait un pays à risque puisqu’il épuise son capital hydrique.
Consommation mondiale d’eau … qui consomme le plus ?
En Inde, c’est l’irrigation qui consomme le plus d’eau bleue. L’irrigation du maïs constitue ainsi 33% de cette empreinte, l’irrigation du riz y contribue à 24% tandis que l’irrigation de la canne à sucre contribue à 16%. Au total, ces cultures représentent donc près des trois-quarts de l’empreinte eau bleue.
La Chine est le pays qui a l’empreinte eau grise la plus élevée du monde sur la période 1996-2005, avec 360 km3 d’eau douce consommée par an, soit 26% de la consommation mondiale d’eau grise.
L’empreinte de l’eau en production agricole
BOEUF : La production d’un kilogramme de bœuf nécessite environ 15 000 litres d’eau (93% verte, 4% bleue, 3% d’eau grise). Il y a une énorme variation autour de cette moyenne mondiale. L’empreinte précise d’un morceau de bœuf dépend de facteurs tels que le type de système de production et la composition et l’origine de l’alimentation de la vache.
BURGER : Soja versus Boeuf : L’empreinte hydrique d’un burger de soja de 150 grammes produit aux Pays-Bas est d’environ 160 litres. Un hamburger de boeuf du même pays coûte en moyenne environ 1 000 litres. D’où la question suivante, si l’on s’arrête ou l’on diminue de consommer de la viande, préserve t-on l’eau de notre planète? Oui les chiffres parlent d’eux même.
Eau : Que consommons nous exactement?
Si en France, la pollution des nappes phréatiques et les phénomènes de sécheresse désormais récurrents au fil des ans constituent de vraies préoccupations, notre pays a priori, n’est pas l’un des pays les menacés. Cependant nous consommons de l’eau sans savoir d’ou elle provient.
L’approvisionnement de la planète en eau potable devient un véritable défi, et certaines parties du monde (Inde-Asie) sont menacées d’un grave «stress hydrique» qui peut aussi mettre en danger leur agriculture.
Nos achats sont responsables du stress hydrique
Il suffit de voir le problème de l’eau en Inde ou en Chine pour comprendre ce qui se passe à cause de nos achats. Nos importations sont loin d’être neutres sur les bassins hydriques des régions d’où proviennent nos biens de consommations.
En effet, en achetant des iPhones ou Android fabriqués en Chine ou de la viande d’agneau néo-zélandais, nous contribuons chacun un jour ou l’autre, à l’émission de gaz à effet de serre, l’empreinte carbone et augmentons l’empreinte hydrique des pays concernés.
(Nous n’aborderons pas cette fois ci, l’empreinte carbone de ces produits, facilement visible à contrario de l’empreinte de l’eau, vu les fumées et autres smogs dus aux pollutions des usines indiennes ou chinoises.
2,5 millions de vêtements en Denim se fabrique chaque jour
Pour les Blue jeans, saviez vous qu’un jean sur trois vendus dans le monde provient de Xintang, la ville numéro un du jean en Chine, à 30 kilomètres à l’est de Canton. Un immense centre commercial accueille près de 1 000 stands de vendeurs. Une ville d’ou sortent chaque jour, 2,5 millions de vêtements en denim des innombrables ateliers de Xintang.
En tant que maillon indispensable de la chaîne de production, les teintureries et les ateliers de délavage qui ont fleuri dans la circonscription sont des éléments incontournables de ces petites villes spécialisées dans la confection textile. Mais c’est bien leur activité qui génère le plus de pollution et qui ont souillé de nombreux cours d’eau, au grand mécontentement des habitants. Autant de quantité d’eau non retraitée, perdu à jamais.
La révolution hydrique commencera dans nos assiettes
D’ou la nécessité pour commencer de faire un petit geste facile pour chacun d’entre nous. Celui d’acheter ses aliments directement chez nos producteurs, près de chez nous et non d’avoir le réflexe des grandes chaînes de la distribution. Ce simple geste changerait beaucoup de choses à l’échelle de notre planète respectant ainsi les futures générations,
Nous ne saurions vous recommander d’être curieux à votre tour et d’aller voir ce que vendent vos producteurs locaux. Vous seriez surpris quelques fois de la qualité de leur production de légumes ou de fruits, bien différent de celui des étals au milieu des grands centres commerciaux non respectueux de l’empreinte carbone, ni de l’empreinte hydrique des aliments.
L’eau est une nécessité pour vivre
Sur Terre, 97,5% de l’eau est salée. L’eau douce est donc une ressource précieuse, qu’on l’utilise pour s’hydrater, se laver, cuisiner… mais que l’on consomme aussi, de manière indirecte, lorsqu’on achète un t-shirt en coton ou de la viande.
L’empreinte hydrique d’un kilo de boeuf serait de 15.400 litres, d’un kilo de poulet de 4.300. d’un kilo de fruits de 962 et de légumes de 322. Celle d’une tasse de thé de 35 litres, d’une tasse de café de 140. Effarant !
La révolution hydrique commencera dans nos assiettes, si nous pensons à privilégier localement nos achats chez nos producteurs et délaissons ces grandes surfaces.
Calculer son empreinte eau
Déjà en 2012, l’empreinte hydrique moyenne des pays s’approchait de 1.385 m3 par an par personne, avec 2.842 m3 pour les Etats Unis et 1.071 pour la Chine. En France, ce chiffre s’élevait à 1.875 m3 dont 37% étaient d’origine importée. Ce qui place notre petit pays français dans le peloton de tête des mauvais élèves.
Afin de prendre conscience de notre consommation “invisible” d’eau et de l’impact de notre mode de vie sur les ressources en eau douce, le site Water Footprint Network propose un outil en ligne qui permet de calculer son empreinte eau.
Faut il boire encore de l’eau du robinet ?
On nous bassine régulièrement qu’il faut boire de l’eau du robinet, prétextant qu’elle est bonne tout en nous rendant coupable d’achats de bouteille en plastique. Encore faudrait-il que cette eau domestique soit dépourvue de particules de nano-plastique, voire exempte de pollution provenant de l’industrie chimique ou agro-alimentaire.
Le verre de la discorde : A t-on encore le droit aujourd’hui en France (sans devenir un lanceur d’alerte, ennemie de l’Etat) de se poser la question sur la décision de ce gouvernement français, qui refuse purement et simplement le retour de la consigne des bouteilles en verre? Comment le président Macron (et ses ministres) peut-il tenir un discours sur l’écologie alors que son propre gouvernement stoppe le retour de la consigne en verre ?
Pour faire plus simple, comment faire plaisir aux industriels de l’agro-alimentaire de permettre à toujours utiliser le plastique (qui pollue au quotidien notre planète, nos océans et nos cours d’eau) et d’avoir leurs soutiens financiers pour les prochaines élections?
(Allez de l’autre coté des Vosges en Allemagne, en Bade-Wurtemberg ou en Bavière, voir comment les bouteilles en plastique sont bannies et remplacés au profit des bouteilles en verre. Les centres commerciaux spécialisés en vente de boissons de bouteilles en verre avec le principe de la consigne ont depuis donné du travail à une partie de la population)
Du coup, peux t-on croire les analyses au quotidien de ceux qui nous vendent de l’eau, surtout quand le pompage n’est pas loin de milieux contaminés par des industries polluantes comme l’industrie papetière (bien connu dans le Morbihan), agro-alimentaire avec les algues vertes sur les plages bretonnes, nucléaire à Malvezy à quelques kilomètres du centre de Narbonne, ou pétrochimique polluant les fonds marins (les fameuses boues rouges d’aluminium de l’usine Pechiney à Gardanne jetées de 1966 à 2015 dans la fosse méditerranéenne de Cassidaigne, à 7 km au large de Cassis).
Egalement les mêmes problèmes d’eaux et de pollutions sont ressentis près des restes de l’industrie minière laissés à l’abandon aux quatre vents comme à Saint Félix de Pallières dans le Gard, (dossiers brulants que les préfets successifs se refilent comme des patates chaudes), quand ce ne sont pas des enfouissements de produits ” sensibles ” (voire dangereux) la nuit, dans certains puits de ces mines désaffectées.
Les nombreux cancers et malformations à répétition et empoisonnement du sang dernièrement sur les enfants en bas âge vivants à proximité de tous ces lieux sont elles fortuites ?
Ce mercredi dans les salles, Dark Waters, un film sur la pollution de l’eau (tiré de faits réels) …
Au sujet de l’eau, à cette occasion, nous ne saurions vous recommander de lire notre article sur cette pollution mondiale et d’aller voir au cinéma, Dark Waters, un film qui sera à l’affiche ce mercredi 26 février (avec Mark Ruffalo, Anne Hathaway et Tim Robbins.)
Ce film qui sort dans les salles, demain 26 février 2020, retrace la plus grande étude épidémiologique de l’histoire réalisée au monde. Une pollution due à l’acide perfluorooctanoïque (nom de code C8-APFO) produit chimique issu des laboratoires Dupont de Nemours provoquant des cancers des reins, cancers des testicules, des maladies de la thyroïde, des pré éclampsies, des coliques ulcéreuses etc … produit pratique connu mondialement du grand public sous le nom commercial TEFLON. Vous savez les fameuses poêles … (en autre).
Un produit utilisé depuis plus de 70 ans dans des produits comprenant des tapis résistants aux taches, du fil dentaire et des emballages alimentaires tels que des boîtes à pizza.
Après les films Erin Brockovich et Gasland, DARK WATERS enfonce le clou de la pollution de l’eau sur Terre.
Discussion à propos de ce post