Les dévots de l’écologie politique caressent le rêve de la voir supplanter le catholicisme comme religion prédominante en France.
Plusieurs indices tendent à démontrer que l’écologie s’impose comme une religion de premier plan. Il y a d’abord l’interdiction de se moquer de la vache sacrée. Il est loisible maintenant de rire de tout. La religion catholique est brocardée à volonté sans que cela ne soulève d’objections. Les chrétiens sont tournés en dérision, leurs symboles utilisés et détournés pour conférer une plus-value symbolique à certains spectacles. L’intransigeant islam lui-même est sommé (justement) de ne pas se froisser quand il est attaqué.
En revanche, se gausser de l’écologie politique peut vous valoir de sérieuses remontrances, voire un ostracisme durable. Toute la force coercitive liée au sacré est passée du côté de l’écologie. L’entraîneur du PSG et la star M’Bappé ont osé traiter par l’ironie une question portant sur le meilleur moyen de transport en matière d’écologie : mal leur en a pris ! Non seulement ils ont été obligés de se rétracter mais surtout de faire amende honorable, ainsi que l’exigeait autrefois la dévotion publique lorsque vous omettiez de vous découvrir au passage d’une procession.
Ce que la religion commandait jadis, c’est maintenant le credo écologiste qui l’exige de tous. Et gare aux contrevenants, aux récalcitrants ou aux ricaneurs ! Peut-être instaurera-t-on prochainement un crime de lèse-majesté pour quiconque osera se gausser des dernières excommunications et fatwas formulées par Sandrine Rousseau.
De nouvelles pratiques rituelles écologiques
Le second indice qui indique la substitution de la religion écologiste aux anciens cultes, est apporté par les nouvelles pratiques rituelles des Français.
Toute religion possède ses rites qui confortent son identité et constituent un moyen pour les pratiquants de s’approprier le contenu de la croyance et, pour la communauté, de serrer les rangs et persévérer ainsi dans son être. Le rite soude le groupe, instille le contenu dogmatique auquel il faut adhérer dans l’esprit des membres et enfin fortifie la croyance et la militance de la communauté grâce à sa force de répétition et de réitération.
Or, l’écologie politique tente de faire main basse sur ce besoin de rituel qui est naturel à l’homme.
Prenons l’exemple du tri sélectif. Cette pratique répond parfaitement aux trois fonctions du rite exposées plus haut. D’abord, être fidèle au tri sélectif devient un gage d’appartenance au camp du Bien qui désire sauver la planète. Ensuite, le tri sélectif vous convainc chaque jour davantage que le réchauffement est un combat essentiel en vous remémorant toutes les causes qui ont conduit à l’état désastreux de la planète : voici pour la récitation intérieure du catéchisme. Enfin, le tri sélectif conforte votre désir de vous engager chaque jour davantage pour la Cause.
En effet, vous ne vous imposez pas cette corvée pour que d’autres bafouent impunément les droits de la planète en continuant à rouler en 4X4 ! La pratique rituelle débouche sur l’envie de convertir les récalcitrants ou les indifférents.
A ce rite viendra s’ajouter celui de fermer la lumière dès que l’on quitte une pièce. Non que cela soit un mauvais geste. Cependant, il ne faudrait pas que ce réflexe tourne au geste liturgique et que le contrevenant soit désigné à la vindicte du groupe et frappé d’excommunication temporaire. Car l’écologie possède désormais ses mages, ses sacrificateurs, son inquisition, sa censure, son catéchisme, ses missionnaires.
Or, la cause du climat mérite mieux que ce clergé autoproclamé. On ne fera aimer la sollicitude pour la préservation de l’environnement qu’en la soustrayant à l’influence des extrémistes qui la défigurent, découragent les bonnes volontés et font fuir les gens raisonnables
Ecologie : Le Cheval de Troie du gauchisme culturel
Dans ces conditions, l’écologie supplantera-t-elle le catholicisme comme religion majoritaire en France ? Malgré les considérations évoquées plus haut et la volonté d’enrégimenter la jeunesse que caressent certains hauts responsables, c’est peu probable.
La première raison en est que l’écologie politique marquée à l’extrême-gauche véhicule un message trop pessimiste pour prétendre gagner les cœurs. Déjà, l’ « éco-anxiété » gagne une bonne partie de la jeunesse. Nos enfants culpabilisent en ouvrant le robinet ou en se douchant, quand ils ne sont pas frappés de stupeur en écoutant les nouvelles du climat.
Ensuite, cette idéologie parle très mal de l’homme en le désignant comme le plus grand criminel et prédateur ayant jamais foulé le sol de notre planète. Or, aussi masochiste que l’homme occidental soit devenu, il lui reste encore une once d’amour propre, suffisante pour le détourner des fanatiques de l’écologie qui ne sont pas loin de vouloir transformer celle-ci en secte du Temple Solaire dont les membres se donnèrent la mort en un ultime rituel auto-sacrificiel.
Surtout, les ultras écologistes sont décrédibilisés parce qu’ils associent la cause climatique à des combats avec lesquels elle n’a aucun rapport : œuvres pies « éco-féministes », catéchisme des combats « intersectionnels », anathèmes lancés contre les barbecues, dogme du strict partage des taches ménagères entre conjoints, etc.
La vigilance s’impose par rapport à cette confusion des « luttes ».
Espérons que les Cassandre qui décrivent l’écologie militante comme le cheval de Troie du gauchisme culturel et du wokisme, trouvent des oreilles attentives dans l’opinion et ne suscitent pas l’incrédulité comme la prophétesse troyenne qui mit vainement en garde jadis son peuple contre l’instrument de bois qui scella l’anéantissement de sa cité
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