Strasbourg et le terrorisme djihadiste
Le terrorisme djihadiste a encore frappé. Cette fois, c’est à Strasbourg que des innocents sont tombés.
Il ne manquera pas de belles âmes pour trouver des circonstances atténuantes au tueur. A ce niveau, il vaut la peine de s’interroger sur les raisons invoquées par certains analystes pour ne jamais prendre au sérieux les prêches enflammés qui poussent au crime les jeunes qui y prêtent une oreille attentive. Pourquoi ces intellectuels traitent-ils à la légère les appels au djihad conquérant de certains imams – que ces appels soient lancés d’Afrique, d’Asie ou d’un autre continent ?
Un mépris inconscient
En fait, il faut déceler dans ce déni de la violence le reliquat d’une mentalité colonialiste de gauche. Selon ces penseurs, les prêcheurs ne seraient pas assez intelligents pour être tout à fait conscients de ce qu’ils disent ! Par exemple, en appelant au meurtre des impies ou des musulmans modérés, ils ne feraient qu’exprimer un mal-être d’ex-colonisés ou de discriminés ! C’est-à-dire qu’il ne faudrait pas prendre au premier degré leurs propos ! Traduisez : ces gens-là sont trop pauvres et trop dominés pour pouvoir comprendre ce qu’ils disent, et encore moins ce qu’ils désirent exprimer !
Un tel mépris, enveloppé dans une phraséologie et une rhétorique tiers-mondistes, est devenu la matrice d’une culture de l’excuse qui ne discerne derrière chaque meurtre qu’un appel au secours ! Comme si les imams qui lancent les fatwas ne savaient pas ce qu’ils disaient !
Des motivations religieuses dévoyées
Arrêtons de prendre les fanatiques pour des idiots. Ce n’est pas un mal-être, ou une protestation sociale, que les terroristes tentent d’extérioriser en frappant à l’aveugle. Leurs motivations sont avant tout religieuses. Là comme ailleurs, il est impératif de les prendre aux mots, d’écouter leurs discours, et de les considérer comme des personnes « sensées » (selon leur logique).
En se donnant la mort, tout en tuant indistinctement des anonymes, ils n’agissent pas en nihilistes, mais en hommes religieux. Certes, leurs croyances sont dévoyées. Cependant, leurs motifs s’appuient sur ce qu’ils pensent être la volonté de leur divinité. Car en tuant, ils croient gagner le paradis. C’est peut-être dur à comprendre pour un occidental bénéficiant du chauffage central, de la couverture maladie universelle, d’un maillage autoroutier national conséquent, et du haut débit, mais c’est ainsi.
La clé de la victoire est théologique
La lutte contre le djihadisme sera sans résultat et vouée à l’échec tant qu’elle n’aura pas intégré cette donnée. Plus que jamais, les musulmans doivent nous aider à détromper les jeunes qui seraient tentés de croire en cette divinité assoiffée de sang.
Si la motivation religieuse est première dans le passage à l’acte terroriste, alors la conclusion s’impose : nous ne pourrons éradiquer ce fléau qu’en définissant théologiquement ce que la divinité ne veut à aucun prix, à savoir le meurtre d’innocents. Ce qui suppose de dédouaner cette divinité de la fâcheuse habitude – qui est celle de beaucoup de pieux dévots – de séparer les hommes entre bons croyants et mauvais mécréants.
Les djihadistes se font une divinité à leur image. Unissons nos forces pour combattre cette idolâtrie sanguinaire.
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