Areva Malvesi : le fond de l’air effraie
A moins de trois kilomètres de la ville de Narbonne qui compte plus de 52 000 habitants, l’inquiétude grandit pour de nombreux habitants dans la périphérie de cette sous préfecture de l’Aude, au sujet d’un projet controversé répondant au nom de Thor qui verra le jour dans l’usine chimique de Malvesi appartenant au géant nucléaire Areva.
C’est quoi le projet THOR ?
Le projet Thor est l’abréviation de « THermal Organic Reduction ». L’usine d’Areva traite le minerai d’uranium qui donne le combustible des centrales nucléaires. Un procédé qui produit des déchets qu’Areva aimerait retraiter par un procédé nommé « Thor ».
Dans le cadre de son activité de transformation d’’uranium, le site industriel de Malvési rejette dans ses bassins, des effluents liquides nitratés et radioactifs. Avec plus de 50 années d’exploitation, le site comptabilise aujourd’hui environ 350 000 m3 d’effluents liquides, soit l’équivalent de 140 piscines olympiques. L’objectif de l’entreprise est de vider les bassins, mais voila, le principe retenu par Areva inquiète.
L’idée serait de bruler ces déchets. Si le projet consiste à traiter par la chaleur à haute température les effluents liquides nitratés générés par la transformation de l’uranium, ce procédé thermique expérimental qui risque d’être utilisé émettra des rejets de gaz et de fumée dans l’atmosphère avec la question des éléments radioactifs qui vont se rajouter à la pollution chimique. Et à une telle température, beaucoup d’éléments chimiques et radioactifs risquent d’être volatilisé dans l’atmosphère.
Inquiétude des habitants : D’où l’inquiétude des habitants qui ont réclamé des études complémentaires sur les risques engendrés par ce nouveau procédé. Beaucoup de craintes et de questions sans réponse pour les riverains et les habitants de Narbonne sur ce procédé expérimental qui refusent de servir de rats de laboratoire au profit d’Aréva. Si l’objectif de cette entreprise est officiellement de vider les bassins, la crainte est de voir Areva de continuer à les remplir par de nouveaux effluents produits pour raffiner 10 à 15000 tonnes d’uranium par an, avec une autorisation préfectorale qui limite à 21 000 tonnes la production annuelle. « Non seulement le procédé retenu peut inquiéter, mais on peut avoir des doutes sur l’intention réelle d’Areva de vider les bassins « nous explique Hervé Loquais du Collectif Non au nucléaire dans l’Aude.
Un préfet qui dit oui à Thor
Sur la base d’un avis favorable par un commissaire enquêteur et deux expertises complémentaires, le Préfet de l’Aude, monsieur Alain Thirion a autorisé le projet Thor de l’usine de traitement des déchets nitratés de l’usine Areva-Malvesi . Salué par le premier vice président de la région Occitanie, Didier Codorniou, (sans toutefois avoir apporté son soutien ce projet), ce futur projet controversé provoque une forte inquiétude et une vive contestation par de nombreux habitants de la province du Narbonnais.
« Déplorant cette décision qui engage le bassin de vie pour quarante ans et qui sera lourde de conséquences sur le plan sanitaire environnemental et économique », une association locale – Transparence des canaux de la narbonnaise (TCNA) – appelle dans un communiqué à « la résistance citoyenne ». Une vaste banderole a été déployée sur les remparts de la cité de Carcassonne : « Le nucléaire tue l’avenir » en guise de protestation.
Un coup de massue sur la tête des opposants
Suite à des expertise favorables au projet expérimental de traitement des nitrates grâce au projet TDN THOR (Traitement Des Nitrates) et à la décision du Préfet de l’Aude d’autoriser finalement ce projet, les associations ont reçu un sérieux coup sur la tête, car de nombreuses contre expertises indépendantes réalisées par ces associations n’ont pas été pris en compte dans l’étude de ce dossier.
Indignés, les riverains du projet avec en tête les associations comme Rubresus et COLERE ont décidé de faire appels aux bon sens des politiques locaux et nationaux concernant la santé des habitants, la salubrité publique et le risque sanitaire des environs.
Riposte des associations
Dans des temps de tromperie généralisée et de supercherie universelle, le simple fait de dire la vérité (en faveur d’une prophylaxie pour les être vivants et la nature environnante) est il devenu un acte révolutionnaire ? Les associations narbonnaise Rubresus et Col.e.r.e (Collectif pour l’environnement des riverains Elisyques * à Narbonne) ripostent juridiquement et réclament l’annulation de l’arrêté préfectoral relatif à l’autorisation d’exploitation du procédé TDN THOR à Malvezi. Ces association ont déposé le 8 mars 2018, auprès du tribunal administratif de Montpellier, un recours contre l’arrêté préfectoral autorisant l’exploitation du TDN au sein de l’usine Malvesi réclamant son annulation.
Des élus locaux frappés de mutisme
Les élus locaux sont frappés de mutisme depuis l’autorisation du Préfet et ne pipent pas mot à ce sujet. Le maire de Narbonne, Didier Mouly reste désormais silencieux depuis l’autorisation de la Préfecture. Alors qu’il s’était clairement exprimé contre TDN, et à l’image de nombreux élus préférant rester eux aussi discrets, un mutisme frappant et pesant semble toucher le premier officier d’état civil de la Narbonnaise qui semble garder le (petit) doigt sur la couture de son pantalon. La raison est simple !
Le poids d’Areva pèse lourd dans l’économie locale !
Subventionnant entre autre le club de Rugby, finançant entre autre le festival Charles Trénet, la pression d’Areva reste forte. A savoir que 220 salariés travaillent chez Areva Malvesi et habitent dans les communes du grand Narbonne, sans parler de la centaine d’emplois indirectes via des entreprises sous-traitantes. Bref toute une économie locale qui dépend directement d’Areva et qui semble peser sur les décisions sanitaires et sociales de cette région du Languedoc-Roussillon.
Silence assourdissant des politiciens locaux
Les deux associations déplorent le silence assourdissant des politiques à ce sujet et de voir que les élus se sont dégonflés suite à la décision du préfet. Oui mais voila ! D’autres raisons sont probablement aussi importantes que l’économie locale :
Le poids du lobby nucléaire en France !
Quand on connait l’importance stratégique de cette industrie pour l’état français, il est facile de comprendre le mutisme de certains. Faut il rappeler que le président Emmanuel Macron a encore vendu 6 EPR en Inde en ce mois de Mars 2018 ? Sans parler de l’armement atomique, la France étant l’un de ses plus ardents défenseurs à l’ONU. Ceci expliquant cela !
Désormais vous comprendrez que pour chaque lambda audois, parler avec un élu local à propos de Malvési risque (peut être) d’être une pure perte de temps car forcément aux ordres des dirigeants de ce pays. Pour ce dossier avec un impact direct sur la santé des habitants, vaut il mieux désormais faire appel à la justice de notre pays comme le font désormais ces associations ? Oui, certainement, et cela toujours avec respect de la l’égalité et de la liberté d’expression. Oui mais voila, cette même justice risque t-elle de devenir aveugle et sourde sur un tel dossier ? Cette justice est elle encore neutre au point de ne pas subir l’influence des décisions étatiques nucléarisées de nos dirigeants ? Autant de questions sur lesquelles je vous laisse juge.
« Le discours politique est destiné à donner aux mensonges l’accent de la vérité, à rendre le meurtre respectable et à donner l’apparence de la solidarité à un simple courant d’air » George Orwell
Principe de précaution inexistant
Dans ce recours, ces deux associations dénoncent point par point les lacunes et irrégularités qui, selon elles, affectent cette autorisation. Elles déplorent notamment le manque de principe de précaution du préfet sur un projet expérimental dont elles considèrent que les effets demeurent incertains sur la santé et l’environnement de la population narbonnaise.
Alors que l’on sait qu’un simple incinérateur de déchets ménagers provoquent de nombreux cancers et d’irritations des voies respiratoires, qui voudrait nous faire croire en 2018 qu’une usine brulant des matières issus de l’industrie nucléaire est sans risque pour les habitants ? Une relation statistique positive est mise en évidence par l’IVS, l’institut de veille sanitaire entre l’exposition passée aux panaches d’incinérateurs et l’incidence au cours de plusieurs années. Un incinérateur de déchets ménagers à Lunel-Viel dans l’Hérault a défrayé la chronique, il y a quelques années de cela et devant le nombre d’opposants et de plaintes conjointes, cet incinérateur a du stopper toute activité ! Pourquoi le principe de précaution ne s’applique t-il pas en région audoise pour un tel projet?
Samedi 24 Mars : Réunion publique d’information
Une réunion publique a donc lieu ce samedi 24 Mars 2018 à Narbonne au Palais du Travail pour une reprise de contact vers la population, dans le but de continuer à informer et donner des éléments à celles et ceux qui ne connaissent pas l’usine Malvesi au nord de la ville et ce futur projet expérimental Thor qui ne fait pas l’unanimité chez les habitants.
A savoir que le combat des association reste avant tout un combat contre l’insécurité des moyens mis en oeuvre pour le traitement de ces déchets qui, sous le couvert d’expertises (sous obédiences nucléaires) mandatés par la préfecture (donc l’état) se cachent encore une fois derrière des rapports incomplets, mais tellement favorables à l’industrie nucléaire que de ce fait, devient forcément risible tellement le poison est gros ( euh pardon … je voulais dire le poisson) Il faut dire que nul n’aimerait être un poisson dans les cours d’eau des canaux près de Malvesi.
Quoi qu’il en soit, si le coup porté sur la tête des association contre le projet THOR reste dur à assumer et la pilule (d’iode) difficile à avaler, les riverains et associations de défense contre ce nouveau projet ont décider de se battre jusqu’au bout et restent bien remontés contre ce projet sans aucun principe de précaution qui à ce jour reste inexistant pour la population locale, avec l’arrivée de ce projet expérimental qui risque d’aggraver sans aucun doute, le nombre de cancers et sans aucun doute une certaine méfiance des touristes dans cette région. Surement que des retombées négatives en termes économiques touristiques, œnologiques et agricoles risquent de poindre si le projet voit le jour !
Une autre raison majeure sans doute pour laquelle ces politiques locaux se dégonflent : les acteurs économiques du tourisme et de la viticulture n’aiment pas trop qu’on parle de la pollution de la Narbonnaise. Mais chut … Parait-il qu’il ne faut pas trop en parler !
Qu’est ce que l’usine Areva Malvesi ?
Piqure de rappel : L’usine Areva Malvési est une usine de raffinage et de conversion du yellowcake (un concentré de minerai d’uranium) sous la forme de tétrafluorure d’uranium (UF4) située à Narbonne dans la zone industrielle de Malvezy. Elle a été exploitée par la Comurhex pendant 39 ans, avant d’être intégrée dans le groupe Areva en 2014.
A savoir que Areva est devenue Orano cette année 2018, après avoir perdu sa branche de construction de réacteur (Framatome), branche qui ne parvient toujours pas à lancer de réacteur EPR en dépit des milliards qui lui sont injectés ces dernières années par l’état français.
Cette usine, spécialisée dans la chimie de l’uranium, épure des concentrés de minerais d’uranium pour en extraire des produits destinés à être transformés en combustible nucléaire. En janvier 2017, l’usine emploie un peu plus de 200 salariés6. La zone industrielle de Malvezy, d’une superficie de 200 hectares, comprend 31 000 m2 de bâti et héberge l’usine d’Areva ainsi que plusieurs petites et moyennes industries. Cette zone comprend aussi une centrale solaire photovoltaïque, une douzaine de bassins de décantation, d’évaporation, de lagunages d’eaux usées et de stockage de plus de 1 000 000 m3 de résidus radioactifs.
Pourquoi une telle usine si près de Narbonne ?
Située seulement à trois kilomètres au nord-ouest de Narbonne, le site est une ancienne carrière de soufre, exploitée de 1935 à 1953, pour la production de dioxyde de soufre (besoins œnologiques), principalement destiné au vignoble du Languedoc. L’exploitation de la mine de soufre a laissé sur le site un massif de résidus dans lequel ont été creusés les premiers bassins de l’usine atomique.
Le site a été choisi par le Commissariat à l’énergie atomique en raison de son climat favorable à l’évaporation par les actions combinées du Soleil et des vents. Narbonne compte 300 jours d’ensoleillement par an. Les deux vents dominants sont : le cers, un vent soufflant du nord-ouest pratiquement toute l’année envoie les fumées de l’usine vers Narbonne et la Clape, et le marin, un vent en provenance de la mer Méditerranée située à environ 17 km au sud-est et les dirigent vers Moussan et le Minervois.
Si le procédé industriel d’Arena Malvési génère des effluents contenant des résidus chimiques traités et purifiés, il faut pouvoir les stocker. D’ou la création de bassins de décantation et de lagunes de traitement dans lesquels les déchets solides sous forme de boues sont conservés en fond de bassins, en complément de bassins d’évaporation. Comme le climat chaud de Narbonne assure un fort taux d’évaporation, ces bassins fonctionnent comme un marais salant, laissant s’évaporer l’eau naturellement sous l’action du soleil et du vent. D’ou l’implantation de cette usine dans les années 1950 près de Narbonne sur un ancien site minier, pérennisant de ce fait les activités industrielles sur le bassin Narbonnais.
A savoir que l’usine de Malvési est située à une altitude de 9 mètres au pied d’un oppidum (oppidum de Montlaurès), un site archéologique de la civilisation celtique. L’usine est alimentée en eau par la source de l’Oeillal, une source vauclusienne qui jaillit au sud de cet oppidum. Cette source et l’ensemble des eaux rejetées par l’usine alimentent le canal de Tauran qui se déverse dans le canal de la Robine, traverse le centre-ville de Narbonne, puis se jette dans l’étang de Bages-Sigean. Des riverains de l’usine se baignaient encore dans cette source avant la rupture de la digue des bassins en 2004. Depuis Areva a étendu ses bassins et racheté progressivement les propriétés autour de la source.
La Hague, Malvesi, Tricastin, Marcoule, une boucle atomique historique
En 1956, le CEA prend la décision de décentraliser le raffinage de l’uranium. Georges Guille (SFIO), alors secrétaire d’État chargé des relations avec les Assemblées et de l’Énergie atomique du gouvernement Guy Mollet, négocie l’installation d’une usine sur le site de Malvési, seulement à trois kilomètres au nord-ouest de Narbonne,. Elle fût inauguré en 1959 par le président de la République Charles de Gaulle.
Malvesi : une usine classée Seveso ” seuil haut ” à vocation atomique
A partir de 1964, les activités de l’installation nucléaire de Malvési se sont recentrées sur la production du tétrafluorure d’uranium (UF4) devant ensuite être converti à l’Usine Comurhex de Pierrelatte, avant d’être enrichi à l’usine militaire de Pierrelatte, pour la fabrication de combustible destiné à la fabrication des bombes atomiques en France.
1971 : création de la Comurhex.
En 1971, la SRU fusionne avec la Société des Usines Chimiques de Pierrelatte pour donner la société Comurhex (pour COnversion Métal URanium HEXafluorure), devenue en 1992 filiale à 100 % de la Cogema renommée Areva NC.
De 1960 à 1983, l’usine de Malvési convertit non seulement du yellowcake issu des mines d’uranium, mais également de l’uranium de retraitement (URT) provenant du traitement de combustibles nucléaires irradiés du site nucléaire de Marcoule (Gard).
Un 1/4 de l’uranium mondial passe par Malvési près de Narbonne.
Depuis l’usine voit passer chaque année près d’un quart de l’uranium mondial (dont 100% de l’uranium français). Il entre sous forme de concentré d’uranium, le yellowcake, et ressort en tétrafluorure d’uranium (UF4), l’élément de base du combustible des centrales nucléaires. La transformation s’opère à l’aide d’acide nitrique concentré et produit des déchets nitratés, stockés dans des bassins à ciel ouvert. L’uranium dissous avec de l’acide nitrique est envoyé au centre de Tricastin près de Pierrelatte dans la Drôme et poursuivra sa transformation en futur combustible nucléaire.
Situation mondiale de l’usine Malvési:
L’usine Areva Malvési est l’une des premières raffineries d’uranium au monde. Associée à l’usine Comurhex de Pierrelatte, ces deux usines convertissent environ un cinquième de la capacité mondiale en uranium.
2004 : Première catastrophe écologique
Tout aurait pu se passer sans problème jusqu’au jour ou ces fameux bassins ont débordés suite à des pluies torrentielles survenue survenues en 2004 . C’est donc suite aux débordements de 15 000 m3 de boues nitratées (selon le journal La dépêche), 30 000 m3 (selon l’association écologiste locale ECCLA) de ces bassins de rétention sur douze hectares que certaines associations ont découverts que l’eau et les boues contenues dans ces bassins contenaient des boues radioactives qui n’auraient jamais du être présentes.
Ces boues se sont répandues dans les canaux aux environ, dans le canal de Tauran, et les terres aux alentours de l’usine qui sont déversées dans le canal de la Robine, traverse le centre ville de Narbonne, puis se sont jetées dans l’étang entrainant des pollutions en aval près de Bages-Sigean … pour finir dans la Mer.
2006 : seconde catastrophe écologique
Fin 2005, début 2006, 6 mois de précipitations exceptionnelles font déborder les lagunes de 30 000 m3 d’effluents nitratés radioactifs qui se répandent sur le site. (environ 2000 becquerels par kilogramme en moyenne). La Criirad, à qui des riverains ont confié des prélèvements effectués clandestinement, révèle qu’elles contiennent du plutonium et divers descendants de l’uranium, issus des activités de retraitement passées du site.
D’autres catastrophes ont eu lieu avant et après cette catastrophe écologique sans précédent, comme le déraillement d’un train en gare de Narbonne. En mars 2001, trois wagons remplis de 100 tonnes d’acide fluorhydrique ont déraillé au centre ville de Narbonne. Leur relevage a nécessité l’évacuation partielle de la population. Voir ici la liste des nombreux incidents concernant Malvési.
Quid de Sécurité nucléaire
Depuis beaucoup de gens pensent que Areva ne joue pas franc jeux et dissimule des informations importantes. Il est vrai que depuis Fukushima, des nombreux doutes subsistent quand à la sécurité nucléaire en France et dans le monde. Areva a suspendu d’ailleurs pendant deux mois la production de la Comurhex à Malvési en raison d’une chute des commandes après la catastrophe de Fukushima au Japon.
Hier, le nouveau bâtiment de la Comurhexsur le site de Tricasting a pris plusieurs bourrasque de mistral et la face neuve du bâtiment s’est vu arrachée. Il serait souhaitable d’espérer que leurs nouvelles installations tiendront mieux que le revêtement métallique extérieur de cette nouvelle usine. (cela ne fait pas franchement sérieux pour des gens qui tripatouille les atomes non ? )
Ca eut payé … mais ça paye plus !
Et de comprendre que tout à une fin, même pour les fleurons de l’industrie mondiale du traitement du minerai d’uranium en hexafluorure d’uranium (UF6).
Six ans plus tard, les effets à long terme de la catastrophe de Fukushima donnent un coup de massue économique aux États Unis, car il semblerait que l’usine similaire à Malvesi se trouvant dans le sud de l’état de l’Illinois à Métropolis … la ville de Superman ! et oui ça ne s’invente pas), soit en passe de fermer en raison de cette chute du marché international du combustible nucléaire. Si on désormais dans l’Aude, on nage en pleine science fiction au milieu d’effluents nocifs et radioactifs, avec des essais expérimentaux à la porte des domiciles des Narbonnais, peut être faudra t-il désormais se tourner vers la Kryptonite à défaut de l’uranium … non ?
Fin de la piqure de rappel !
Et depuis fin 2017, que se passe t-il dans cette région ?
1250 manifestants contre Aréva et Thor !
Et ce fut plus de 1250 personnes qui ont manifesté la première fois en mai 2017 devant la mairie de Narbonne contre ce projet, (puis en octobre 2017) prenant ainsi le surnom de famille papillon qui en se réunissant lors de cette manifestation contre Malvési, ont formé un énorme papillon montrant que la fragilité de l’homme face au risque nucléaire, reste aussi vulnérable qu’un simple papillon face à la tramontane, le vent qui souffle dans cette région.
Et les cultures autour de Narbonne ?
Quid du vin et des vignes qui seront touchées aux alentours? Curieusement la culture du secret est florissante dans l’Aude, car aucun viticulteur ne désire désormais plus parler du problème d’Areva-Malvesi et des futurs conséquences économiques sur les ventes de vins.
Santé et argent ne font pas bon ménage dans le milieu de l’agriculture ou l’omerta prend vite le pas sur le principe de précaution. Pourtant une étude diligentée par cette même profession viticole au début de la lutte a montré la nocivité d’un tel projet près des vignes. Mais plus personne de ce monde agricole ne monte au créneau pour manifester contre ce projet. Curieux de voir que l’on accepte de pourrir une terre sur laquelle ces même viticulteurs y travaillent une bonne partie de leurs vies et vendent leurs produits de leurs récoltes.
A Thor ou à raison
Quid également des cultures maraîchères locales, des miels, et du bio local et l’économie de proximité, si bien prôné par Mme Carole Delga, la présidente de la Région Occitanie (qui vante si bien nos produits à l’export lors de salons), sans parler d’autre éléments végétaux soumis aux vents qui transporteront des effluves malvésiennes de l’ensemble de ces nitrates radioactifs brulés et rejetés dans l’atmosphère et qui retomberont dans l’herbe audoise, que des volailles et autres ruminants mangeront à leurs tours avant de se retrouver un jour dans nos assiettes. C’est surement ce que certaines personnes de l’agriculture et la région appellent le circuit court.
A Thor ou à raison, qu’aurons nous exactement dans nos assiettes et nos verres, si l’on désire venir déjeuner dans un des nombreux restaurants et tables d’hôtes de la région de Narbonne pour y déguster un excellent vin des Corbière et gouter un superbe gâteau, (la spécialité du coin n’étant pas le yellow-cake), en approche des beaux jours dans cette belle région près de Narbonne ? Pourtant le tourisme et la filière vinicole dans l’économie locale génèrent bien plus de ressources que cette simple usine de Malvési et font travailler de surcroit bien plus de personnes que la totalité des employés directs et indirectes de cette usine. Et de voir qu’aucune personne ne bronche derrière ses vignes ou derrière leurs bureaux de responsables agricoles du département peut laisser pantois plus d’une personne.
Le lobby nucléaire avec ses milliers d’euros distribués, saupoudrés d’une pincée de Green-washing (en plaçant ses jolis panneaux solaires à l’entrée de l’usine), a t il eu raison des derniers soubresauts de moralité des nos politiciens et de nos viticulteurs locaux ? Ou sont ils ces amoureux de notre région viticole ? Il est clair que certains politiciens et élus locaux risquent de valser à la prochaine mandature et de se retrouver dans un placard (doré), car les audois ne sont pas du genre à oublier ! Sans doute qu’une nouvelle appellation incontrôlée risque de voir le jour en pays Audois sur les bouteilles de vins produites dans la région suite aux raisins muris naturellement et fertilisés aux effluents radioactifs volatils de Malvesi. Déjà que … !
Moralité ! ou es tu ?
« Une chose reste sure, on donne tout pouvoir à l’industrie pour utiliser le procédé le plus polluant et le plus consommateur d’énergie au lieu de penser à du recyclage préconisé » comme l’a exprimé André Bories, chercheur retraité de l’INRA et Président de l’association Rubresus.
Je terminerais mon long article en citant derechef, une autre citation de George Orwell * *
La liberté, c’est le droit de pouvoir dire aux gens ce qu’ils n’ont pas envie d’entendre ! **
* Les Élisyques sont un petit peuple de la région de Narbonne et de Béziers, installé de longue date, de culture et de langue ibériques. Ouvert aux influences hellénique puis celte, ce peuple a toutefois conservé l’essentiel de sa culture jusqu’à la colonisation romaine.
** George Orwell : écrivain et journaliste britannique. Auteur de 1984
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