« Les propriétaires des carrières n’ont aucun respect pour la population » tels furent les mots de Jean-Luc Chapon, maire d’Uzès , devant la Préfecture de Nimes. Au fur et à mesure de la prise de conscience du danger potentiel que représente l’implantation d’une carrière dans le nord-est du Gard, sur un axe Alès et Bagnol sur Cèze, les élus se mobilisent à leurs tours et rejoignent la mobilisation contre le projet.
Rififi en préfecture
Des maires en colère devant le préfet
« Les dépositaires des dossiers de carrière sont des menteurs ! » rajoute devant notre micro Jean-Luc Chapon, maire d’Uzès et président de la Communauté des Communes du Pays d’Uzès (CCPU), précisant que les dossiers apportés par les carrières sont falsifiés.
Pourquoi les conclusions de la seconde commission d’enquête publique sont elles favorables ? alors que trois registres de signatures d’oppositions (plus de 1700 signatures) furent déposés le même jour au Préfet? A quoi sert une enquête publique puisque l’on ne tient pas compte démocratiquement de la volonté du peuple ?
Troisième volet : la venue d’une délégation d’élus soutenue par 80 habitants en colère devant la préfecture du Gard.
Le mouvement de contestation ne faiblit pas
Bien au contraire … Au fur et à mesure de la prise de conscience du danger potentiel que représente l’implantation d’une carrière dans le nord-est du Gard (sur un axe Alès et Bagnol sur Cèze), les élus se mobilisent à leurs tours et rejoignent la mobilisation contre le projet en venant à Nimes.
Rencontres avec le Préfet du Gard
Etaient reçus en audience par le préfet, les élus suivants :
Jean-Luc Chapon, maire d’Uzès, président de la Communauté des Communes du Pays d’Uzès (CCPU).
Paul Givaudan, maire de Cavillargues, vice président de la communauté d’agglomération du Gard Rhodanien.
Dominique Serre, maire de Pougnadoresse, 1er vice président de la Communauté des Communes du Pays d’Uzès.
Jean Marie Blanchard, maire de La Bastide d’Engras, vice président de la Communauté des Communes du Pays d’Uzès.
Florent Gandi, maire de St andré d’Oléargues.
Jean Pierre Calégari, premier adjoint de St Marcel de Careiret.
sous la houlette du chef de file de la contestation, Alain Bruguier, Président de l’Association de Défense des Vallées de la Tave et de la Veyre (ADVTV).
Sous un froid glacial
Sous un soleil d’hiver et d’un vent glacial, de nombreux habitants n’ont pas hésité à braver le froid pour soutenir la délégation d’élus venus s’entretenir avec monsieur le Préfet. Pendant plus d’une heure et demie, les gardois présents ont manifesté (avec le sourire) munis de leurs pancartes et banderoles, pour exprimer leur opposition totale au projet de la carrière Guintoli sur leur territoire. Pendant ce temps, les élus sont intervenus faisant état de leurs préoccupations en matière de trafic routier, ressources en eau, fragilisation des emplois existants dans les entreprises locales de BTP, pollution, atteinte aux paysages, sans oublier les appellations Côtes du Rhône …
Seuls oubliés … la nature, les animaux et les conséquences écologiques. Mais comme d’habitude, l’être humain de la ville ne voit plus cette nature, à contrario de ceux qui y vivent, les ruraux.
Pas de langue de bois pour le maire d’Uzès
Si Jean-Luc Chapon sort de sa réserve et n’hésite à attaquer les propriétaires des carrières en expliquant devant notre micro que « ces propriétaires n’ont aucun respect pour la population ! » ,le maire d’Uzès connait déjà les problèmes locaux qu’engendre une carrière. En effet, sa ville impactée par la circulation et par les nuisances de la carrière de Vallabrix, subit depuis plusieurs années les conséquences négatives de la présence de cette carrière près de sa commune.
La voix d’un élu ne vaut pas tripette
On peut se poser la question pourquoi les conclusions d’un commissaire enquêteur ont finalement plus de poids que celui d’un élu, ou celui des votes contestataires des nombreux conseillers municipaux ? (sans oublier les trois registres de signatures d’opposants apporté par ce même commissaire enquêteur ?)
« A quoi sert une enquête publique puisque l’on ne tient pas compte démocratiquement de la volonté du peuple ? Puisque les conclusions (d’un seul homme) sont favorables à l’implantation de cette carrière, le peuple et leurs représentants, nos maires et autres élus ne sont ils plus souverains ? Si les ordres viennent d’en haut, pourquoi votons nous ? » tels furent les mots de certains manifestants très en colère contre les pouvoirs en place.
A propos de vote, Alain Bruguier nous rapporte un propos de monsieur le Préfet fort intéressant, mais plutôt inhabituel de la bouche d’un représentant du gouvernement.
Citation du Préfet : « Si la majorité de la population de Saint-Laurent la Vernède est effectivement opposée au projet, les maires actuels n’étant pas dépositaires d’un mandat à vie, il appartient à tout un chacun de prendre alors leurs responsabilités. Dans l’hypothèse où une autre équipe municipale, opposée au projet, serait en place en 2014, elle aurait ainsi toute latitude pour revenir sur les engagements de l’équipe municipale en place ».
Cela sous entend qu’en grande partie, l’avenir de cette carrière pourrait tenir dans les mains des habitants par leurs votes aux prochaines élections municipales en 2014, et de sanctionner ceux qui ont signé la promesse de bail à la société Guintoli. Si les propos ne sont pas exactement ceux du préfet, ils en traduisent bien l’esprit et la direction à suivre …
… en forme de coup de pouce, ce sous-entendu!
Promesse de bail
Le problème est qu’une promesse de bail … vaut bail … et depuis cette signature, en cas de refus de respecter ce bail, la commune subira un endettement probable, suite à des futurs demandes de remboursements de frais de recherches par la société Guintoli. Car cette dernière n’en restera pas là, si la promesse de bail est dénoncée par une nouvelle équipe municipale, il ya de grandes chances que les dirigeants de la carrière fasse appel devant la justice pour obtenir réparation. Beaucoup de procédures en perspective et ce, quel que soit les résultats du vote municipale. Il est évident que le résultat des élections municipales de ce petit village interessera un grand nombre d’élus et d’habitants de la région et que le jour des élections, un grand nombre d’observateurs sera présent devant l’urne … Rien n’est moins sur concernant les futures intentions de la société Guintoli, comme d’ailleurs le pronostic des prochaines élections municipales, mais parait il que des nouvelles listes municipales sont déjà en train de se mettre en place … pour 2014 ? (affaire à suivre).
Cause à effet indirect.
Patricia et Marc Offredi, un couple de St Laurent La Vernède qui désirait vendre leur maison devenu trop grande suite aux départs de leurs enfants, ont reçu il y a deux jours, un e-mail désagréable à lire, provenant d’une des agences immobilières s’occupant de la vente de leur bien.
Agence CSI – A l’attention de Monsieur OFFREDI – Cher Monsieur, Je fais suite à ma visite de votre bien avec nos clients Mr et Mme B. Ces clients étaient très intéressés par votre maison. Mais après une visite sur internet, ils ont découvert la possibilité de mise en oeuvre d’une carrière. Cette découverte fut fatale, ceci bien que je leur aie donné le n° de téléphone personnel de Monsieur le Maire… la confiance était perdue.Vraiment navré, Je reste à votre disposition. Cordialement [Le directeur d’agence ]
« Ce projet de carrière est ce que l’on appelle une cause à effet, avec impact direct sur la moins value de notre bien » nous précise mécontent Marc Offredi par téléphone ce samedi midi. « Suite à la signature d’un maire et de son conseil, la valeur de l’immobilier local risque de dégringoler à la baisse pouvant atteindre au minimum plus de 30% » nous explique ce décorateur de profession, expliquant qu’il n’hésiterait pas à se tourner vers la maire pour lui demander des compensations financières.
Et de ce projet de carrière ? qu’en pensez vous ? « une chose est sure, cela a amené des dissensions dans notre village, comme dans les autres villages et ça devient vraiment pesant » termina Marc Offredi.
Nul doute qu’un climat délétère et de suspicion court dans les rues de ces villages … Telle est l’ambiance sur des enjeux financiers et humains qui divisent la population et qui risquent de continuer encore quelques temps sur ces bourgades du haut Gard.
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