Rebâtir à l’identique Notre-Dame ?
Ou bien introduire une touche de modernité ? Il aura fallu que le président de la République suggère, pour la reconstruction de la flèche de la cathédrale de Paris, d’y mettre « un geste architectural contemporain », pour qu’aussitôt s’opère une levée de boucliers, et que des esprits crient à la profanation.
La solution la plus sage et la plus respectueuse pour Notre-Dame
Il est certain que la solution la plus sage, la plus respectueuse, mais aussi la plus propice à éviter les polémiques inutiles et à préserver ce climat de paix et d’union sacrée qui a suivi l’embrasement du plus prestigieux monument de notre pays, consiste à ne rien changer à l’édifice, et à restaurer Notre-Dame telle qu’elle était avant l’incendie. Plusieurs raisons plaident en faveur de cette solution.
Notre-Dame est d’abord une église
La première raison réside dans la nature du monument. Avant d’être le premier lieu touristique de France en terme de fréquentation, de représenter le symbole de la continuité française, et avant d’être le sujet d’un des plus célèbres romans de la littérature, Notre-Dame est une cathédrale, c’est-à-dire une église où se célèbre le culte catholique. C’est à ce titre qu’elle a traversé les siècles.
Et surtout, c’est en tant que telle qu’elle a été construite. Ses bâtisseurs étaient des hommes de foi. Aussi doit-on respecter l’avis de ceux qui viennent y prier régulièrement, et qui la font vivre dans sa destination première. Or, l’avis des croyants est unanime : la cathédrale doit être restaurée telle qu’elle était auparavant.
La continuité architecturale symbolisera ainsi la pérennité de la foi. Il est hors de question, pour les croyants, de voir leur église bien-aimée dénaturée par un ajout « postmoderne » qui viendrait, telle une verrue, faire du monument religieux un lieu propice à toutes les innovations architecturales. Notre-Dame n’est pas un matériau vierge pour concours d’architecture !
De plus, la cathédrale parisienne présente une unité de style tout à fait remarquable, qu’il serait désastreux de dénaturer avec un rajout hétérogène. La greffe ne prendrait pas. François Mitterrand a fait construire l’arche de la Défense dans le quartier des affaires de l’ouest parisien. L’idée ne lui serait jamais venu de l’édifier en surplomb de l’Arc de triomphe !
Pas de balayette de W.C géante sur le toit de Notre-Dame !
Autre motif de rebâtir Notre-Dame à l’identique : la continuité historique dont témoigne le monument. Notre-Dame, chef-d’oeuvre gothique, a traversé les siècles. Elle symbolise l’unité, le génie et la permanence du peuple français. Remplacer la flèche de Viollet-le-Duc par une balayette de W.C géante, ou bien par un bouquet de fleurs flashy de Jeff Koons, démontrerait que nous sommes devenus des vandales dénaturés, des humains sortis de l’histoire, ignorant à la fois nos racines et notre dignité.
Les croyants n’ont pas peur du style moderne et de l’art contemporain pour leurs édifices religieux, mais à condition que l’ensemble reste homogène. Rien ne dénote davantage la faute de goût que le mélange des styles. Quant à ceux qui assument sans complexe la dimension provocatrice, voire nihiliste, de l’Art contemporain, qu’ils sachent que Notre-Dame n’est pas un monument adapté à leurs expérimentations. Ici, on ne joue pas, on ne « déconstruit » pas. Il n’existe rien à tourner en dérision à Notre-Dame.
Un « Vagin de la Reine » a été installé au château de Versailles, oeuvre d’un grand manitou de l’Art contemporain. Pareille éventualité n’est pas imaginable sur l’Ile de la Cité. La cathédrale emblématique de la France, monument sacré, n’est pas disponible pour la subjectivité des ricaneurs.
On se souvient des projets fous de certains urbanistes qui voulaient transformer la Seine, à Paris, et le Grand Canal, à Venise, en autoroutes urbaines ! Combien plus sacrilège serait le projet de substituer à la flèche gothique de Notre-Dame, une tour à la symbolique phallique !
Messieurs les expérimentateurs, allez sonner à la porte des mairies « progressistes » pour donner libre cours à l’expression de votre « génie » déconstructeur de toutes les identités. Mais, de grâce, laissez en paix les lieux de prière, d’histoire et de gloire !
Notre-Dame : Préserver la paix entre nous
Enfin, en rebâtissant Notre-Dame à l’identique, la nation s’évitera les polémiques, les anathèmes, les procès d’intentions, les noms d’oiseaux lancés à la figure de l’opposant – le génie national n’est que trop porté à la guerre civile pour lui en servir un prétexte supplémentaire ! Bien sûr, on critiquera le « conservatisme » des « bigots », figés dans leurs passé fantasmé et leur fortin identitaire et confessionnel ! Mais les catholiques en ont vu d’autres !
Avec Notre-Dame, le monde entier est à l’unisson
Des quatre coins de la planète, les admirateurs de Notre-Dame viendront de nouveau admirer notre joyau tel qu’ils l’ont toujours connu, réellement ou sur les photos. Ne courons pas le risque de les décevoir avec la dernière invention sortie du cerveau d’un concepteur transgressif, élevé sur le pavois par la spéculation du marché de l’art – invention qui sera démodée dans deux mois !
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