Gaz de schiste en Cévennes
Pourquoi un rapport d’expertise commandé par le Ministère de l’écologie provoque t’ il une manifestation sur Nîmes ? Pourquoi près de 1 000 personnes ont elles manifesté vendredi 30 Août 2013 devant la préfecture du Gard ? Certaines citations comme certaines phrases anodines, mais lourdes de conséquences pour les languedociens présents à cette manifestation, mettent en valeur les avancées de ce débat environnemental.
800 à 1 000 personnes devant la préfecture
Plus de 800 personnes ont manifesté vendredi 20 Août en début d’après midi devant la préfecture du Gard, à Nîmes contre l’exploration des gaz de schistes dans le bassin d’Alès. Si les chiffres varient (un millier selon les organisateurs, 750 selon la police), la vidéo reste le maître mot …
Les raisons de la colère
La remise d’un rapport d’expertise indépendant commandé par le ministère de l’écologie. Controversé par les maires et les députés locaux, ce rapport conclut qu’une campagne d’exploration est nécessaire pour approfondir une meilleure connaissance géologique de secteur du Bassin d’Alès, qui recèle « des hydrocarbures de type huile lourde riche pouvant être exploités sans recours à la fracturation hydraulique ».
Lors d’une réunion animée par le Préfet Hugues Bousiges, ce rapport d’expertise a été présenté par son auteur, le professeur de géologie Jean Paul Deroin, en présence de Fabrice Verdier, député du Gard, de Sabine Buis, député de l’Ardèche, de deux membres de la société Mouv’Oil et des maires Ardèchois et Gardois des communes* concernées par ce permis de recherche sur les gaz de schiste.
Expertise partiale
Bagarre d’experts : L’expert révèle dans son rapport que la campagne sismique projetée par la société Mouv’Oil est nécessaire à une meilleure connaissance géologique du bassin d’Alès et que la technique employée par cette compagnie, d’acquisition de données, par camion vibreur, ne présente aucun danger pour l’environnement .
« Les expertises réalisées par les collectifs et les experts locaux ont visiblement été écartées du rapport final »
dixit vent debout Joël Jolivet, hydro-géologue du CNRS et maire du village gardois de Tharaux.
Le Préfet compte les points et ne bouge pas
Devant nos caméras, Max Bordenave, vice-président de l’exploration de Mouv’Oil, a confirmé devant des confrères journalistes « Nous ne cherchons pas du gaz de schiste », terminant cette série de questions en ajoutant « La manifestation que vous avez dans la rue, ne nous concerne absolument pas ».
Rixes et bagarres aux portes de la préfecture
Des échauffourées entre des manifestants et de policiers de la B.A.C (Brigade Anti Criminalité) ont eut lieu pendant cette réunion. Le Préfet, les députés et les maires ont entendu de la salle de réunion, les clameurs de la bagarre provenant de la rue Bernard Aton. Les forces de l’ordre de la préfecture sont venues prêter main forte à leurs collègues de la B.A.C qui tentaient d’arrêter un manifestant soupçonné d’avoir tagué des boites aux lettres. Si certains ont tenté de calmer le jeu de part et d’autre, comme Jean-Louis Chopy, porte parole du collectif Ardéchois, les policiers n’en n’ont pas tenu compte, repoussant à la main au début les manifestants, avant de sortir leurs matraques télescopiques, frappant à la fin sans ménagement toute personne voulant s’interposer à l’arrestation de ce manifestant.
Cinq fonctionnaires blessés
Si dans un communiqué de presse, la préfecture du Gard déplorait dans la soirée que quatre de leurs fonctionnaires de police et un gendarme avaient été blessés, rien n’indique en revanche dans l’autre camp, la violence des coups de matraques en plein visage, sur les têtes, ou sur les mains et avant bras sanguinolants que les manifestants présents ont reçu.
Les images du documentaire prouvant la véracité de nos écrits. Suite à cette arrestation, la voiture de la B.A.C a subi des dégradations, deux pneux dégonflés (non crevés) et un capot moteur rayé. Plusieurs maires restés au dehors sont venu calmer les manifestants en précisant que cela restait avant tout un combat pacifique. Il est clair qu’il ne faut plus grand chose au début de l’automne pour que commence à l’orée des bois, une guérilla contre les pétroliers au sein de notre garrigue et dans les creux de nos vallons cévenols.
Pot de terre contre pot de fer
« Si les camions vibreurs viennent, ce sera le début d’un autre combat, celui du pot de terre contre le pot de fer » a précisé le porte parole du collectif Ardéchois Jean-Louis Chopy.
A cela, les parlementaires Sabine Buis et Fabrice Verdier ont apporté la réponse du ministre
« Messieurs les pétroliers, on ne bouge pas ! »
Prémices d’une Guérilla Cévenole
Revivez les moments forts de cette journée à travers notre reportage documentaire de 52 minutes et sa bande annonce
* Premiers Villages concernés
Allègre, Barjac, Bessas, Beaulieu, Potelières, St André, St Denis, St Jean, St Privat, St Sauveur, St Victor, Rivières, Rochegude, Tharaux et Vagnas.
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