Face à l’ancienne Mairie au bord du Lez, Mohed Altrad officialise et lance sa candidature à la Mairie de Montpellier devant 300 personnes venues le rencontrer et le soutenir.
Municipales 2020 : Altrad lance sa candidature à Montpellier
Vendredi soir, sur la terrasse de la Brasserie le 9 à Montpellier pour la sortie de son livre « Le Coeur et l’Action », Mohed Altrad marque officiellement le lancement de sa campagne pour les élections municipales de 2020.
Un peu plus de 300 personnes s’étaient données rendez vous pour rencontrer l’homme d’affaire de Montpellier qui visiblement dérange les autres candidats politiques, d’une part, par sa réussite dans les affaires, mais également par son charisme qui font de lui un candidat atypique, un candidat ” sans étiquette “ pour ces prochaines élections municipales.
Mohed Altrad, chef d’entreprise et Président du Montpellier Hérault Rugby, ayant fait une grande partie de sa vie a Montpellier, a décidé hier soir au terme de plusieurs mois de réflexion, d’annoncer sa candidature à la Mairie de Montpellier. C’est après un discours musclé d’une vingtaine de minute que cet homme inconnu dans la politique, a offert son livre aux personnes présentes, le dédicaçant avec un petit mot pour certains, posant en photo pour d’autres.
Lors d’une conférence de presse le 16 septembre dernier, Mohed Altrad, 31ème fortune de France et dirigeant du groupe Altrad, avait auparavant confirmé sa candidature à la mairie de Montpellier. Devant l’ampleur de la tache, certains se sont posés la question … restera t-il également à la tête du Club de Rugby ? Rien n’a filtré lors de cette soirée.
Déterminé, il ira jusqu’au bout
« Une chose reste sûre, déterminé, il ira jusqu’au bout » nous a confié hors caméra, Serge Guiseppin, son directeur de campagne.
Elections de 2020 : Altrad sort un carton rouge pour Saurel
Dans son discours, à la manière d’un arbitre au dessus de la mêlée, Mohed Altrad donne un carton rouge au maire sortant.
Les chiffres sont désastreux : le taux élevé du chômage, une ville sale et insécure, une pauvreté de 26% (presque le tiers de la population), et malheureusement Montpellier se trouve au 3ème rang des villes de France qui comptent le plus de bouchons. Bref, la gestion de la ville est complètement à revoir.
A savoir que le taux de chômage est de 13 % contre moins de 9 en moyenne en France. Le candidat Altrad lance, pique et repique relatant les faits avec des chiffres en fin de son livre, donnant à chacun le moyen de vérifier ses écrits.
Être un candidat atypique à Montpellier : opportunité ou menace ?
Bien sur, certains pourront dire que son âge pourrait être un frein pour représenter une ville dans laquelle la jeunesse est présente comme celle de Montpellier. Il suffit de se rappeler l’ancien maire Georges Frêche et de son état de santé à la fin. Était il pour autant un maire contesté et inactif à l’époque ? Que nenni ! Faire un procès d’intention à Altrad par rapport à son âge serait une pure perte de temps.
Bien qu’il soit surement sincère dans ses propositions comme tous les candidats au début, ce qui comptera somme toute, sera la faisabilité de son programme. Mohed Altrad devra s’imposer et être présent, au service de tous, et non pour une caste locale, comme le prétendent ses opposants. Le plus important pour ce chef d’entreprise Languedocien restera de convaincre une majorité sur un projet local tourné vers les Montpelliérains afin de gagner la mairie.
Être un candidat riche pour les municipales : Bonne ou mauvaise image?
Quand à ses détracteurs, personne ne pourra lui reprocher de briguer la mairie pour s’en mettre plein les poches, vu qu’il a déjà les poches pleines. Effectivement, installé depuis 45 ans dans la septième ville de France, cet entrepreneur né en Syrie, employeur de 42 000 salariés à travers le monde, est devenu milliardaire et ne brigue pas la mairie pour l’argent, mais veut redonner à sa ville qui lui a tout donné, le moyen de retrouver une meilleure qualité de vie pour chacun de ses compatriotes Languedociens et Montpelliérains, avec « le but de changer le destin de Montpellier, comme j’ai changé le mien » dit il « et de vivre mieux au sein de la capitale du Languedoc-Roussillon ». Oui, mais voilà … la place de maire est convoitée et les candidats nombreux.
Gageons que l’énergie déployée pour se hisser en haut des sondages sera bientôt salvatrice pour son équipe, car pour le moment, la cote d’intention de vote ne dépasse guère à l’instant T, les 10 %.
Selon un sondage réalisé par BVA pour La Tribune et la Chaîne Public Sénat, Philippe Saurel, maire actuel (DVG) et les écologistes EELV seraient au coude à coude à six mois du premier tour des municipales à Montpellier, avec respectivement 24 et 22 % des intentions de vote. Cependant, ce sondage doit être pris avec prudence et circonspection, car il a été réalisé avant la déclaration de la candidature de monsieur Altrad.
Précisons également que deux candidats briguent l’investiture LReM, Patrick Vignal député de l’Hérault LREM (ex PS) et Mohed Altrad. Philippe Saurel, crédité de 24 % d’intention des votes, avec ou sans le soutien LReM n’a toujours pas officialisé sa candidature pour sa réélection. Donc, les sondages …
Intégralité du discours de Mohed Altrad
Mesdames et messieurs, Chers citoyens de Montpellier, Chers amis, Chers compatriotes du Languedoc,
Je m’adresse à vous ce jour avec humilité. Avec le sentiment d’entamer un défi personnel bien sûr. Mais, surtout, avec l’idée d’ouvrir une nouvelle page pour Montpellier. Et un objectif, un seul : changer le destin de Montpellier comme j’ai changé mon destin. Mais, je ne suis pas venu vous parler de moi. Je suis d’abord venu à votre rencontre. Car je vais avoir besoin de vous. De votre énergie ! De vos idées ! De votre enthousiasme !
Parce que cette campagne ne se gagnera que si elle est collective. Parce que la ville ne changera pas si nous ne changeons pas la façon de décider. Il faut passer pas de la culture de l’homme seul qui décide tout à celle plus collective, plus participative, de la réflexion collective avant la décision nécessaire.
Pour y arriver, il faut aller sur le terrain. Dès aujourd’hui. Pour présenter le livre. Et pour écouter les citoyens.
Notez ce qu’ils disent, relevez leurs idées, soyez attentifs à leurs doléances : du travail, de la sécurité, un cadre de vie agréable. Oui mais comment y arriver ? Les solutions peuvent être simples, au plus près du terrain.
Il faut écouter donc. Puis viendra le temps du programme précis et détaillé. Avec une feuille de route, un calendrier, des moyens d’action et des choix budgétaires. Avant le programme donc, il faut un diagnostic juste et précis.
Dans quel état est la ville ? Elle a attiré beaucoup de monde : 80 % d’habitants en plus depuis 1982 quand, pendant la même période, la population française n’augmentait que de 20 % ! Elle a encouragé ses cadres à aller vivre loin du centre : 75 000 personnes viennent chaque jour travailler à Montpellier dont 20 000 cadres. Et les transports collectifs sont rares : seuls 12 % des navetteurs utilisent un transport collectif pour venir travailler. Pourquoi tous ces mouvements, qui polluent, coûtent cher ? Parce que travailler à Montpellier, c’est mieux que d’y vivre ! Les retraités l’ont bien compris : ils sont nombreux à avoir quitté la ville.
Côté emploi, ce n’est pas mieux : Montpellier a été une vraie surdouée pour créer de l’emploi public. Mais, l’État n’a plus d’argent, la capitale de la région est à Toulouse maintenant et l’avenir de l’emploi public s’écrit en pointillé.
Quant à l’emploi privé, il est rare à Montpellier. Notre taux de chômage est de 13 % contre moins de 9 en moyenne en France. 64 000 Montpelliérains sont sans emploi (sur les 280 000 que compte la ville). 64 000, c’est beaucoup, c’est énorme et je pense à eux. Il va falloir trouver des solutions pour eux. Enfin, et c’est pour moi, le plus inquiétant, 26 % de la population de Montpellier vit sous le seuil de pauvreté. La moyenne nationale, c’est 14 %. Il faut, je veux, je m’engage à tout faire pour ne pas laisser les Montpelliérains, notamment les jeunes, dans cette situation. Il faut mobiliser toutes les énergies, toutes les volontés, pour lutter contre la pauvreté, pour lutter contre le chômage.
Deuxième point essentiel : on ne fera pas gagner la ville en ayant contre nous la région, le département, l’État. Le maire de Montpellier doit avoir une relation apaisée avec ses partenaires, politique comme institutionnel. Sinon, il fait perdre des projets, des emplois, des investissements. C’est malheureusement ce qu’il se passe aujourd’hui.
Et ce n’est pas une communication dispendieuse qui va régler le problème comme celle du maire actuel. Mettre son nom partout n’a jamais permis de lutter contre la pauvreté, de créer de la richesse, d’améliorer la vie des habitants au quotidien. Pas plus que le fait de travailler en tout petit groupe, en tout petit comité, en tout petit cercle n’a permis de faire de grandes réalisations. Je vous le dis simplement : je veux apporter de la paix, du calme, de l’efficacité à Montpellier. Parce que l’on n’en peut plus de l’ambiance actuelle.
Je veux donner à Montpellier l’excellence pour qu’elle ne soit plus une surdouée qui a son avenir derrière elle mais le vrai cœur battant du sud de la France, ici et maintenant, avec Marseille d’un côté, Toulouse de l’autre, à égalité avec ces grandes métropoles régionales. Montpellier n’est pas un avenir, Montpellier n’est pas une possibilité, Montpellier c’est le nouveau centre du grand Sud !
Mes chers amis, Il s’agit maintenant de construire l’avenir.
Pour réussir, j’aurais quatre priorités. Gouverner autrement d’abord. Georges Frêche a été un grand maire. Mais, il s’est construit contre Paris. Et a installé un système à lui pour tout contrôler. Ses successeurs se sont installés dans son système. Mais ils n’avaient ni son talent, ni sa créativité. Il faut que cela change.
Et je changerai ce système. Avec des femmes et des hommes de talent. Et l’on repartira sur des bases saines, claires, transparentes, exigeantes. Où connaître tel ou tel ne servira pas de passe-droit. Où la compétence et le mérite seront au cœur de l’organisation municipale. J’ai réussi à impulser cette dynamique dans mon groupe. Je saurai le faire avec l’équipe municipale.
Ensuite, je re-dynamiserai la ville : avec de nouveaux pôles d’excellence, en lien avec notre excellence académique notamment. Il faudra aussi une gestion saine des deniers publics : en la matière, il y a beaucoup de progrès potentiel. Et j’entamerai un travail vital pour attirer les entrepreneurs qui sont mes pairs. La ville est l’arrêt aujourd’hui. Il faut que cela change.
Troisième priorité : je veillerai aussi à la qualité de vie des habitants, au quotidien. Nous devons inventer le « bien être durable » à Montpellier. La propreté, c’est essentiel et elle laisse à désirer. Pourquoi ? Parce que le système est mal géré, les contrats mal rédigés, la qualité du service pas ou peu évaluée. La sécurité laisse à désirer : la coordination avec la police doit être améliorée ainsi que le travail de la police municipale.
L’investissement dans la petite enfance sera privilégié. Pourquoi ? Parce que c’est à ce moment que tout se joue : le destin scolaire, le destin professionnel, le destin social. La petite enfance, c’est plus de moyens pour les crèches et pour les assistantes maternelles. C’est aussi un moyen de trouver du travail pour des femmes et des hommes qui sont parfois à la tête de familles monoparentales avec toutes les difficultés que l’on connaît pour elles.
Le plan de circulation devra évoluer avec un investissement majeur dans les circulations douces avec enfin un plan vélo. Depuis 2014, la ville a construit 22 km de piste cyclable. Dans le même temps, à Bordeaux, Alain Juppé en a fait construire 150 ! Notre retard est dramatique.
Enfin, avec plus de 1,7 milliards d’euros de budget réparti entre la mairie et la métropole, je passerai au peigne fin toutes les dépenses pour que cet argent qui est le nôtre soit utilisé au mieux.
Vous l’aurez compris, je veux être le maire qui rend possible, qui tire vers le haut, qui est concerné par tout et par tous : si un étudiant n’a pas sa bourse, c’est notre capacité d’élévation intellectuelle qui est en danger. Si un sans logis dort dehors, c’est notre conception de la solidarité qui est mise en danger. Si les finances de la ville explosent, c’est notre capacité à accueillir nos enfants dans les crèches, c’est notre possibilité de construire un système de mobilité qui est entravée. Si le chômage s’installe, c’est la désespérance qui nous saisit.
Et qui est responsable ? Nous tous. Moi qui m’engage. Et qui ne suis pas identifié comme responsable politique, ce qui peut expliquer le résultat d’un récent sondage effectué avant ma déclaration de candidature.
Vous qui vous engagez avec moi. J’ai besoin de vous car sans vous rien ne sera possible. J’ai besoin de vous car vous êtes le cœur battant de la ville. J’ai besoin de vous car une grande bataille s’annonce. Elle va être difficile, cruelle parfois et pas toujours belle.J’ai besoin de vous pour participer. J’ai besoin de vous pour gagner. J’ai besoin de vous pour changer la ville et changer la vie.
Chers habitants de Montpellier, aujourd’hui, avec notre énergie, avec notre sens de l’urgence, avec notre passion, avec notre espérance, avec notre confiance, je vous le dis simplement, nous gagnerons la bataille des municipales, la bataille de Montpellier.
Mohed Altrad
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