Le lieutenant-colonel de la Gendarmerie nationale Arnaud Beltrame est décédé, suite aux blessures qu’il a reçues du djihadiste de Trèbes. Arnaud Beltrame avait proposé à celui-ci de prendre la place de plusieurs otages qu’il détenait. Le terroriste ayant accepté cette proposition, le gendarme s’est ainsi retrouvé prisonnier entre les mains du preneur d’otages dans le Super U de Trèbes. Finalement, il a succombé aux tirs du djihadiste.
On ne peut pas, a posteriori, supposer ce qui serait arrivé sans cet échange volontaire d’otages, à la demande du lieutenant-colonel de la Gendarmerie nationale. Mais il y a de fortes probabilité pour que le bilan des morts n’eût été plus lourd. On est donc en droit d’affirmer qu’Arnaud Beltrame a sauvé plusieurs vies avec sa proposition de prendre la place des otages.
C’est donc à juste titre que le gendarme mérite tout à la fois notre admiration et notre gratitude. Arnaud Beltrame a donné sa vie afin que d’autres ne la perdent pas. Cette abnégation force non seulement la reconnaissance, mais aussi le respect.
Il s’agit bien d’un sacrifice. Ce dernier mot possède souvent dans notre esprit une connotation religieuse. Cependant, il n’est pas besoin de croire pour poser des actes de sacrifice. Ne dit-on pas, par exemple d’une mère, qu’elle « se sacrifie » pour ses enfants dans son existence quotidienne ?
Arnaud Beltrame a donné sa vie. Son geste héroïque nous apprend que notre vie ne vaut que si nous la transcendons par quelque chose qui lui est supérieur. C’est-à-dire qu’une vie ne vaut que par ce en faveur de quoi nous sommes prêts à la sacrifier. Sinon, nous restons uniquement préoccupés de notre survie.
Nous nous différencions des animaux en mettant ainsi quelque chose au dessus de notre simple existence.
Mais en même temps, en restant prêts à sacrifier notre vie, nous affirmons la valeur prodigieuse de celle-ci. Il ne s’agit pas de se sacrifier pour la mort (la sienne et celle des autres, comme le font les fanatiques de Daech), mais bien pour la vie. C’est la raison pour laquelle le lieutenant-colonel Beltrame a pris la place des otages.
Son geste, en plus de servir d’exemple, sera également matière à réflexion.
Il honore le corps de la Gendarmerie Nationale, et avec lui ses hommes et ses femmes qui sont au service de nos concitoyens. Mais aussi, plus généralement, le genre humain tout entier.
L’homme est capable de sacrifier sa vie pour que d’autres vivent. Ce désintéressement, en nous faisant honneur, nous oblige.
Notre jeunesse possède, en la personne d’Arnaud Beltrame, un bel exemple pour approcher l’excellence. Et, parmi tous les domaines où cette excellence peut se pratiquer (art, recherche, sport, science, engagement associatif, etc), rappelons que le terrain moral, qui est le souci des autres, est le plus important.
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