Chasse ou massacre dans le Gard ?
Est il normal qu’un ou plusieurs chasseurs Gardois laissent pourrir un animal sauvage sur un chemin communal après l’avoir abattu ? Un réel désordre dans le milieu de la chasse vient enfler la polémique dans le village d’Aspères, près de la ville médiévale de Sommières.
On aurait pu commencer le titre de notre reportage comme dans une roman d’Agatha Christie ” Cadavre sur un chemin communal ” à la place du titre bien connu … ” Mort sur le Nil “… mais ce n’est pas le cas ! Un marcassin mort et abandonné par un chasseur sur le bord d’un chemin communal, ça ne ferait pas beaucoup de vente en kiosque, et puis un sanglier mort, tout le monde s’en fout … mais ça fait désordre dans le milieu de la chasse et ce désordre se passe sur les terres du village d’Aspères, près de Sommières.
Chasseurs peu scrupuleux des lois
Alors que nous nous préparions à nous rendre sur les deux vides greniers des villages d’Aspères et de Salinelles, un promeneur est venu nous trouver ce dimanche matin, pour nous signaler qu’un cadavre de marcassin était abandonné près d’un chemin communal dans la plaine.
Nous nous sommes rendus aussitôt sur place pour constater les faits et avons effectivement trouvé un marcassin abandonné gisant sous un murier. Le cadavre de cette bête recouvert de mouches se trouve à peine à trois mètres du chemin communal aux milieux des vignes, à une centaine de mètres de la route reliant le village de Campagne à celui d’Aspères.
Nous avons voulu tout d’abord informer un des membres du bureau du comité de chasse d’Aspères en la personne de Cornélius Timmermans et de le questionner afin d’en savoir un peu plus sur ce que nous avions découvert.
Ce dernier, l’air grave s’est refusé à tout commentaire et pour toute seule réponse nous a donné ipso facto le numéro de téléphone du président du comité de chasse d’Aspères, Lucien Beque que nous avons appelé aussitôt devant notre caméra, afin qu’il puise répondre à quelques une de nos questions.
Ne prenant pas position sur cet évènement qu’il ignorait, M. Beque s’est de suite arc bouté et a argumenté et défendu le droit de tuer les sangliers, car l’autorisation est donné depuis le début juin 2015 par autorisation préfectorale suite aux nombreuses dégradations faites aux cultures.
Cependant, si nous ne remettons pas en cause l’éternel débat du ” pour ou contre la chasse”, nous nous posons surtout la question sur l’éthique que doivent (ou devraient) avoir les chasseurs en Languedoc (comme partout en France d’ailleurs) concernant l’abandon d’un animal mort sur un chemin communal. Mais existe il encore une éthique avec la scène que nous venons de voir ?

Normal ou pas normal ?
Est il normal de laisser un animal sauvage en pleine campagne après l’avoir abattu ?
Prétextant que le chasseur a peut être perdu son gibier et que ce dernier est parti mourir quelque part, le président de chasse d’Aspères, (qui n’a pas vu l’animal) essaye de minimiser de suite ce fait, en expliquant et prétextant que les cultures sont de plus en plus abimées par les sangliers, que le nombre de naissance de ces cochons sauvages est en forte hausse sur notre région du Languedoc et qu’il ne faut pas monter en flèche ce problème.
Cependant il précise que « Si toute fois cela résultait d’un acte volontaire et délibéré, à ce moment là ce serait grave… ok … que ce soit clair ! ‘’ … et d’ajouter ” j’essaye de faire mon rôle de président correctement et je ne défends personne… il y a une loi … on est là pour respecter les lois “.
Si la destruction des espèces qualifiées de nuisibles constitue un moyen de défense contre les dommages provoqués par certaines espèces animales, dont la liste est fixée par arrêté ministériel, dixit le site de l’ONCFS, il en résulte et cela nous en sommes sur … que l’on n’a pas le droit de laisser des cadavres d’animaux à l’abandon sur le bord d’une route, ni même d’un chemin communal.
Plus aucun respect pour le gibier
Vu l’impact de la balle et le trou provoqué par le tir, nous pensons plus que ce marcassin est mort sur place à trois mètres de ce chemin communal, donc facilement transportable et accessible en voiture … . de plus ce n’est pas un tir de 22 mm, (ni de la chevrotine interdite depuis des années,) mais belle et bien un tir par un gros calibre d’une balle, vu l’impact, de ce fait ne laissant nullement supposer que cet petit animal puisse avoir la force de mourir plus loin … d’où notre réflexion et notre enquête.
Alors pourquoi laisser sur place un animal pourrir de la sorte après l’avoir tué ? Aucun respect pour le gibier alors de la part de ce chasseur ?
Un sérieux coup de ménage de printemps devrait être fait dans cette équipe de chasse aspéroise afin de ne pas être solidaire d’un chasseur indigne capable de telles exactions sordides. Suite à la parution de notre article … certains chasseurs se réveilleront peut être et sortiront de leurs mutismes et de leurs silences complices ?
Le chasseur n’est il pas responsable de son tir ?
Si un minimum de doute arrive dans la tête d’un chasseur sur la perte de son gibier … ce chasseur ne doit il pas faire appel à une équipe cynophyle de chasse afin de retrouver l’animal mort ou blessé, (ce qu’on appelle poétiquement un chien de sang) … Cela nous en sommes sur. De plus cela a été confirmé par Lucien Beque le président de chasse d’Aspères qui nous l’a affirmé lui même par téléphone … Apparemment ce n’est pas du tout le cas sur Aspères de faire appel à une équipe pour retrouver un animal blessé que l’on a perdu. Acte délibéré ou chasseur qui se fiche de la loi ?
De plus, si on ne désire pas récupérer l’animal, n’y a t il pas une obligation d’équarrissage prévue par la loi ? Ah oui mais c’est payant ! Peut être faudrait il faire le ménage chez les détenteurs d’armes à feu et ne pas renouveler les permis à des personnes ne respectant pas la loi, car laisser un cadavre d’animal sauvage sur le bord d’un chemin communal est un délit, vu que cet animal est mort depuis plusieurs jours, au nombre impressionnant de mouches … Le cadavre abandonné de ce marcassin commence à soulever l’indignation dans le monde des chasseurs Gardois. Le respect de l’animal aurait il tendance à disparaitre dans la tête des chasseurs en 2015 ?
Appel au président de la fédération du Gard
Alors pour terminer cet article avec un sujet bien différent de ceux dont nous avons l’habitude de traiter, nous adressons également cet article à monsieur Gilbert Bagnol, le président de la chasse du Gard, afin de lui dire qu’au sein de sa fédération de chasse et particulièrement sur la commune d’Aspères, il y a un chasseur non respectueux de la loi dans notre département, et ça fait désordre. Oui, vraiment désordre …
Nul doute que cette action solitaire jette l’opprobre sur votre fédération de chasse gardoise, monsieur le ” président ” !
Affaire à suivre
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