Des législatives compromises pour les partis traditionnels. Si le temps des phrases assassines sont légions en ce moment dans le camps de la droite républicaine, vu l’élimination directe de leur candidat, résultant du bal des hypocrites et des faux culs qui n’ont pas oser faire entendre raison à François Fillon au moment opportun, les socialistes ne sont pas en reste en Languedoc-Roussillon et plus particulièrement à Montpellier.
Législatives : Une députée PS en colère
En effet, la députée de Montpellier Anne-Yvonne Le Dain en colère, ne mâche pas ses mots sur la situation du parti socialiste local au vu des résultats désastreux et lamentables pour son parti, mais surtout contre les apparatchiks socialistes languedociens et contre les vide-gamelles surnommés à cette occasion ” petites malignités de gens accrochés à leur petite barcasse croûlante “.
Vent de révolte
Si un vent de révolte est au centre de ses propos, la députée Anne-Yvonne Le Dain reste fidèle et droite dans ses bottes comme à son habitude. Il est vrai que si Mme Le Dain était au début favorable pour la candidature de François Hollande pour une seconde investiture à la présidentielle, elle a vite déchanté, au début de décembre 2016 devant la décision du président de ne pas se représenter.
La députée (qui a reçu l’information par SMS en décembre 2016), a du se résoudre (comme beaucoup d’autres élus socialistes déçus), de rassembler comme elle pouvait, les troupes derrière d’autres candidats en lice. Quelques jours après, elle recevait son investiture de députée pour affronter les prochaines législatives de 2017.
Prises de positions
D’apporter son soutien à Manuel Valls avant que celui-ci ne se fasse éliminer aux primaires, en refusant de signer pour la candidature de Benoit Hamon et bon gré mal gré, la députée décide toutefois de se ranger derrière Emmanuel Macron, en donnant auparavant sa voix à François Hollande, un formidable pied de nez aux élites locales qui rappelle certaines facéties d’un certain Georges Frèche, son mentor. Il est vrai qu’à l’issue de la primaire socialiste, Anne-Yvonne Le Dain refusait de signer le soutien officiel des cadres socialistes d’Occitanie à Benoît Hamon via l’appel de Carcassonne, ne se reconnaissant absolument pas dans cette nouvelle direction politique.
Ces prises de positions en fonction de l’actualité n’ont pas échappé aux internautes sur les réseaux sociaux de la députée, ce qui a provoqué pendant de nombreuses semaines, de nombreuses réactions acides et insultantes à son encontre et de recevoir nombre d’injures par des militants socialistes écoeurés.
A l’inverse, de nombreux députés qui ne répondent pas eux mêmes aux invectives et laissent les rênes de leurs pages Facebook à un de leurs attachés parlementaires pour répondre à leur place, cette forte tête du PS ne se dégonfle pas et répond directement à chaque détracteur, argumentant et expliquant ses prises de positions, fidèles à ses convictions. Sans doute une des raisons qui a forcé cette trublionne du PS et son équipe parlementaire à déménager sa permanence dans un endroit plus sur dans la ville de Montpellier, permanence qui rappelons le, a subi de nombreuses dégradations au cours de ces derniers années.
Trahison versus Fidélité
Une investiture en danger
De part ses prises de positions et sa fidélité au président sortant, cette députée Montpelliéraine non frondeuse, mais également Patrick Vignal (autre député PS héraultais, NDLR) se voient à ce jour mise en difficulté par leurs propres instance socialistes locales. Ces dernières désirant reprendre l’investiture donnée quelques mois auparavant, en imposant face à eux d’autres socialistes pour les élections législatives.
Les députés socialistes ayant rejoint Macron auront donc face à eux des candidats PS. C’est la consigne. « Ils ont lâché la proie pour l’ombre », assure le premier fédéral héraultais Hussein Bourgi dans un quotidien languedocien. Comme quoi au parti socialiste, la trahison paye beaucoup plus que la fidélité ! De ce fait, entre Unité et Loyauté … il faudra choisir.
Quid de ceux, à l’image de l’ancien Premier ministre Manuel Valls, du ministre de la défense Le Drian et autres personnalités comme Daniel Vaillant qui n’ont pas parrainé Emmanuel Macron mais qui le soutiennent ? Seront ils également exclus du parti ou ne pourront ils pas être simplement candidats aux législatives avec l’investiture socialiste ? Un sacré sac de nœud que Jean-Christophe Cambadélis a réussi à imposer au siège du PS, rue de Solférino à Paris. Ne pas sanctionner les soutiens de Macron lui attirerait les foudres des proches de Benoît Hamon, mais jouer la carte de la fermeté lui ferait prendre le risque de diviser à jamais le parti qu’il dirige.
Contente, mais en colère
Si la députée Le Dain est contente des résultats de ce premier tour de la présidentielle, qui place le candidat Macron devant la candidate Le Pen, son communique de presse de ce matin envoyé à notre réaction est un mélange de vitriol teinté d’acide contre ses ” amis socialistes ” un missile sol-air qui risque sans doute d’accentuer encore plus la grave crise des divisions internes que traverse en ce moment les derniers socialistes. Elle demande via ce communiqué de presse à être exclue du Parti.
Communiqué de presse au vitriol
« Je lis ici et là quelques fanfaronnades… dont celle de Hussein Bourgi, élu de la Région Occitanie et 1er Responsable Fédéral du PS dans l’Hérault.»
«Il me semble qu’un peu d’humilité siérait mieux, voire siérait bien, à une équipe qui, malgré l’engagement du Président du CD34 Kleber Mesquida et de la présidente d’Occitanie, Carole Delga, a atteint le lamentable score de 5.7 %, un des pires de France pour le candidat Benoît Hamon. Parler, dans un tel contexte, de ” forte implantation ” ou ” d’élus locaux qui sont une force ” tout en donnant des leçons de bonne conduite à Emmanuel Macron … est plein d’arrogance et terriblement peu professionnel.»
«J’incite donc Hussein Bourgi à convoquer la commission de discipline fédérale du Parti et à nous exclure formellement, pouvoir que J-C Cambadélis a octroyé aux fédérations, par courrier, il y a quelques semaines…, alors que ce pouvoir relève, de part les statuts, de … Solferino. Je rappelle ici que je m’honore d’avoir déjà été exclue de ce même PS, pour cause de soutien à Georges Frêche en 2007… On dirait que même ses obligés de l’époque n’ont rien appris !»
«Peut-être aussi les responsables nationaux du PS n’ont-ils pas le courage d’avoir à prononcer des exclusions envers des poids lourds comme … Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, ou Manuel Valls, ex Premier Ministre, ou Gérard Collomb, maire de Lyon, ou ou ou … et la liste est longue… ! Peut-être que les petits couteaux de certaines provinces, dont l’Occitanie, sont moins difficiles à affûter ?»
«Alors, puisque Hussein Bourgi a désormais le pouvoir de punir et d’exclure, qu’il s’en serve, convoque la commission de discipline, et qu’ils aient tous, enfin, le courage de ré-investir quelqu’un d’autre.»
« Quant à moi, basta !. Je suis effarée de ces petites malignités de gens accrochés à leur petite barcasse croûlante sous le poids des apparatchiks élus alors qu’il y a tant à relever avec bienveillance et détermination pour une social-démocratie responsable, honorable, confiante dans la population de notre pays et dans tous ceux qui militent en ce sens. »
De la Bêtise à la Division
Certains sénateurs socialistes savent encore faire la part des choses et s’expriment sur certains réseaux sociaux pour soutenir Anne-Yvonne Le Dain.
« Après la déculottée que nous venons de subir, après la volonté justifiée que nous avons de voter et faire voter Macron, ce serait une erreur de présenter des candidats socialistes face à ces deux camarades (ex). A-t-on compris qu’il ne fallait pas ajouter la bêtise à la division ? La leçon de dimanche ne nous suffit pas? Il faut sauver ce qu’il y a à sauver. Ce sera très dur pour nos candidats sortants sans en ajouter encore un peu plus. Que je sache Anne Yvonne et Patrick ont été fidèles au gouvernement et sous prétexte qu’ils ont choisi le camp Macron, ils deviendraient des ennemis ? »
Avenirs incertains pour de nombreux parlementaires socialistes.
Une grosse question subsiste à ce jour ? Que va-t-il advenir des 30 députés et 20 sénateurs qui ont soutenu Emmanuel Macron ? Le Parti Socialiste se réduisant comme peau de chagrin, 50 parlementaires en moins sur l’échiquier national risque de ne pas arranger les affaires de ce parti au bord de l’agonie. Il est clair qu’au résultat de ces votes lors du premier tour de cette présidentielle , les français ont donné une énorme claque aux partis traditionnels de gauche comme de droite, et l’on exprimé clairement, mais à quel prix ?
De ce coup de maitre, François Hollande a t-il réussi à devenir le dernier des socialistes d’Epinay et être le fossoyeur de son propre parti. Seul l’avenir nous le dira.
Discussion à propos de ce post