L’écologie en politique a t-il pour but ultime de changer l’homme et son éthique comportementale à travers ses habitudes comme une religion sectaire ?
On s’étonne parfois du sectarisme des élus écologistes français. On vante le pragmatisme des Verts allemands, en l’opposant à l’intolérance dogmatique de leurs coreligionnaires hexagonaux. D’où vient une telle raideur de pensée ? Pourquoi tant d’intransigeance, au point de supprimer le sapin de Noël à Bordeaux, les aéro-clubs à Poitiers ou d’interdire le passage du Tour de France à Lyon ?
Politique punitive de flagellants écologiques en trottinette
Pour répondre à cette question, il est nécessaire de se pencher sur l’objectif ultime des écologistes, leur Graal à atteindre. Quel est-il ? Rien moins que changer l’homme et l’existence.
En effet, les sectateurs les plus « purs » de l’écologie politique ne désirent pas seulement nous habituer à changer nos habitudes en matière de respect de l’environnement : tri sélectif, frugalité alimentaire et ascèse dans la consommation d’énergie, révolution des transports. Au-delà de ces hors-d’œuvre, les militants les plus motivés désirent révolutionner la place de l’homme dans le cosmos. Il s’agit de placer la Planète au centre et conséquemment l’homme à la périphérie.
Depuis les Temps modernes, le cosmos tourne autour de l’homme. L’écologie dure désire inverser le rapport : nous serions appelés à devenir des satellites de la Terre-Mère. Et cela dans le but d’expier nos péchés envers elle. L’écologie punitive est une écologie pénitentielle qui nous transforme en flagellants postmodernes en trottinette !
Seule une religion est en mesure d’exiger des sacrifices
Pour placer la déesse Terre au centre, l’homme doit changer : de mentalités, de pratiques, mais aussi de croyances. En effet, seule une conviction religieuse forte peut entraîner l’adhésion aux thèses radicales de l’écologie « profonde ». Seule la croyance en un monde meilleur, ou en une entité supérieure – en l’occurrence la divinité de la Terre-Mère – est en mesure de pousser le bipède rationnel à sacrifier ce qu’il adorait encore récemment : son confort, sa bagnole, ses aises matérielles, etc.
C’est la raison pour laquelle l’écologie politique est appelée à dériver inexorablement vers une religiosité de plus en plus fanatique. On ne motive pas les hommes à délaisser ce qu’ils chérissaient auparavant et à adorer ce qu’ils abhorraient sans leur laisser miroiter un paradis supérieur. Pour l’écologie, le Ciel sera l’eldorado d’un monde décarbonné.
La passion du salut
A ce paradis recherché vient se joindre la passion de la rédemption. En effet, il n’est pas seulement question d’atteindre les rives de l’Eden décarbonné, encore faut-il qu’à cet objectif s’ajoute une motivation encore plus désintéressée : la volonté de salut. Car notre planète est en danger.
L’écologie pénitentielle puise dans le motif de la préserver du réchauffement climatique un prétexte supplémentaire pour transformer son mouvement politique en élan sectaire et religieux. Entendons-nous bien : il ne s’agit pas de nier le réchauffement climatique, ni la nécessité de lutter contre lui. Seulement ce désir de sauver la Planète représente pour l’écologisme sectaire un ressort puissant afin de substituer une croyance à une motivation politique.
Le militant écologique trouve dans cet impératif de salut un aiguillon providentiel pour excommunier, dénoncer, rééduquer ses adversaires idéologiques qui ne croient pas comme lui et faire taire les déviances qui pensent en dehors des clous.
Car toute religion, pour s’affermir, a besoin d’adversaires, de traitres et d’hérétiques. Par exemple, feront figure de dangereux hétérodoxes les écologistes plus raisonnables qui désirent concilier l’écologie avec l’économie de marché.
Ecologie : L’obsession de la fin du monde
Enfin, le tableau ne serait pas complet si nous ne mentionnions pas l’obsession de la fin du monde.
Toute religion digne de ce nom fait toujours mention de la fin de notre univers, soit pour l’attendre avec ferveur, soit pour la redouter. Les Verts radicaux ne font pas exception. La branche collapsologiste de l’Ecologie ne fait pas mystère de sa croyance en l’imminence du Jugement dernier de l’effondrement de notre monde sur lui-même.
Le message est clair : si nous ne nous convertissons pas à l’Ecologie, le châtiment sera inexorable : la terre deviendra une fournaise, le soleil s’éteindra et l’homme partagera le destin des mammouths et des dinosaures.
Ainsi, tout est en place pour transformer l’écologie radicale en une nouvelle religion. La cause environnementale n’a rien à gagner à cette transformation. Il reste à espérer que des hommes politiques moins sectaires prennent le relais pour porter la cause écologique. Celle-ci y gagnera en crédibilité, en cessant de s’aliéner les hommes de bons sens, excédés du dogmatisme et du catastrophisme de certains responsables Verts.
Jean-Michel Castaing
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