Le 29 novembre 2001, George Harrison, le célèbre guitariste des Beatles raccrochait sa guitare et nous quittait, il y a 15 ans aujourd’hui.
Chacun peut se souvenir de sa musique, son travail, sa vie pendant et après les Beatles, l’amour pour ses semblables, avec le premier concert caritatif mondial organisé par George Harrison et Ravi Shankar en 1971, célèbre concert visant à récolter des fonds pour aider le Bangladesh, pour les victimes de la guerre indo-pakistanaise, guerre qui a aidé le Bangladesh à obtenir son indépendance.
George Harrison
Ce concert sera considéré comme le premier grand show caritatif de l’histoire (bien que l’argent récolté fut bloqué aux Etats Unis par le fisc ¹). Depuis, des concerts similaires se sont généralisés : Concerts for the People of Kampuchea en 1979, Live Aid en 1985, Live 8 en 2005, les différents Farm Aids, les concerts pour Amnesty International en 1988.
Curieusement à quelques jours de ce triste anniversaire, un autre musicien célèbre, ami de George nous a quitté. Léon Russel qui a également participé à ce concert de charité s’est éteint dans son sommeil, dans la nuit de dimanche à Nashville USA. A savoir que sur son premier album solo, « Leon Russell », trois des quatre Beatles, John Lennon, George Harrison et Ringo Star, furent crédités … (la classe quand même)
All Things Must Pass
Comme c’est loin tout ça, Tout doit passer (all thing must pass)… mais jamais sa musique, comme celle de John d’ailleurs !
Mort d’un cancer à l’âge de 58 ans, le plus timide des Beatles entrait à son tour au Panthéon des artistes pour rejoindre le leader charismatique des Beatles John Lennon, parti lui aussi il y a trente-six ans, le 8 décembre 1980, abattu à l’extérieur de son appartement à New York.
Avec cette phrase incroyable … « Les Beatles ne se reformeront pas tant que John Lennon sera mort, » George expliquait au monde entier, avec son humour très british, le point final et définitif à une impossible éventuelle réunion des Fab Four.
Un humour décapant derrière une façade austère
Son austérité n’est que façade, car tous ceux qui le connaissent savent qu’il est bon vivant et particulièrement drôle. Pour preuve, le fait qu’il fût le producteur de l’hilarant film La Vie de Brian des Monty Python, montre un sens de l’humour décapant au second degré, voir même troisième degré, pour ceux qui ont vu ces films.
Harrison au Cirque du Soleil
Il est bon de noter que pour célébrer le 10e anniversaire de l’émission The Beatles Love du Cirque du Soleil au Mirage Hotel de Las Vegas, une vidéo a été créée pour représenter la mise en scène de la musique de George en utilisant une version acoustique de la chanson emblématique sur un arrangement musicale spécialement commandé par Sir George Martin enregistré en 2006.
Eric Clapton
George avait aussi signé et écrit de magnifiques chansons telles que « My Sweet Lord », « Here Comes the Sun », « Something » plus grand succès de Harrison ou le fameux « While my Guitar Gently weeps » sur laquelle un certain Eric Clapton joue le célèbre solo.
La participation de son ami Eric Clapton à cet enregistrement a longtemps été niée, car il était alors sous contrat avec une autre maison de disques et n’a été officiellement admise que dans les années 1980, (même si les spécialistes avaient immédiatement reconnu son style et son vibrato de la main gauche). Il est vrai que ce n’était pas la première fois que ces deux guitaristes se rencontraient et participaient musicalement sur leurs albums respectifs. A noter qu’un certain Mister Misterio, plus exactement, Angelo Misterio (pseudonyme de George Harrison) avait également participé à un album des Creams sur ” Goodbye ” sorti en 1969 … comme quoi !
De belles traces musicales
Les chansons de George un peu méconnues à l’instar des chansons écrites par Paul et John laissent de belles traces musicales. George nous laisse des chansons vraiment géniales et atypiques comme « Think for Yourself » et « If I Needed Someone » de l’album Rubber Soul, mais aussi « Taxman » et « I Want to Tell You » de Revolver, sans oublier « Within You Without You » du célébrissime album pop Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band ou le Sitar est omniprésent – « Only a Northern Song », « Long, Long, Long » ou « Piggies » (qui a défrayé la chronique de l’époque )… sans oublier de parler de la chanson « Savoy Truffle » sur le double album blanc.
Savoy Truffle
« Savoy Truffle » est une autre preuve de l’esprit blagueur de George Harrison. Depuis plusieurs années, George est ami avec un autre Dieu de la guitare, Eric Clapton, guitariste de talent que ses admirateurs surnomment God. Or, Clapton n’aime pas seulement que les guitares, il est également friand de chocolat. A tel point que ses dents sont cariées et qu’il doit consulter un dentiste.
George saute donc sur l’occasion pour le torturer avec une chanson destinée à énumérer devant un Clapton salivant tout un tas de marques de confiseries appétissantes. Il énonce donc une litanie d’assortiment de confiserie dont, notamment, la fameuse truffe de Savoie, en plaisantant : « Si tu en manges trop, on devra toutes te les enlever. ».
Cloud Nine, dernier album de Harrison
Après plusieurs albums et des périodes en dents de scies, en 1987 il écrit une véritable bombe musicale,« When We Was Fab », dans l’album Cloud Nine, dernier de ses albums studio produits de son vivant.
Dans le clip de cette chanson aux arrangements d’un son sonnant très Pepper au accent d’ELO, on découvre un Jeff Lynne présent au mieux de sa forme jouer du violon dans le clip en compagnie de plusieurs artistes qui se sont prêté au jeu d’apparaitre subrepticement.
L’ex Beatles, Ringo Starr prête main forte entre autre, pour apporter des instruments à George. L’humour reste présent surtout quand Ringo doit porter un Dx 1600 turbo Yamaha, clone imaginaire du DX7, synthétiseur mythique des années 80 en version très très longuuuuuue, comprenant plusieurs dizaine d’octaves de notes. (rhaaaa j’adore cet humour anglais).
Numéro 1 au Billboard 100
Plébiscité par la critique qui y voit un véritable retour en grâce, avec presque un clin d’oeil de cette bonne époque 67-69, une parenthèse musicale au temps des Beatles, George Harrison se permet de devenir un nouveau numéro 1 dans le fameux Billboard Hot 100 américain, avec sa brillante et tonique reprise de « Got My Mind Set on You ».
George travaille également avec quelques amis, sur ce qui semble être une obscure face B, Handle With Care.
Excusez du peu … Bob Dylan, Roy Orbison (l’interprète de la célèbre chanson Pretty Woman), en première partie duquel les Beatles tournaient à leurs débuts, Tom Petty (leader de Tom Petty & the Heartbreakers) et Jeff Lynne qu’on ne présente plus, figure emblématique du Electric Light Orchestra. L’espace d’un instant, les cinq compères deviennent les Traveling Wilburys et publient un album en 1988, plébiscité par la critique.
Cancer
En 1997, George apprend qu’il souffre d’un cancer du poumon. Grand fumeur, il n’en est guère étonné. Les nouvelles se succèdent. Les interventions aussi. Un an plus tard, George en est convaincu, il est guéri. Il se met peu après à travailler, ponctuellement, à un nouvel album « Brainwashed »
Les chansons se préparent petit à petit avec l’aide de son fils Dhani et de son ami Jeff Lynne. En décembre 1999, on apprend avec effroi que George et son épouse Olivia ont été sauvagement agressés par un fou introduit dans leur maison. Ils en sont quittes pour un séjour à l’hôpital avec de sérieuses blessures.
Lavé au cerveau
C’est à cette même époque que George apprend qu’il souffre d’une tumeur cancéreuse au cerveau. Il consacre les derniers temps de sa vie à la finition de cet album « Brainwashed » (lavé au cerveau), préparant tout, laissant des instructions pour finir le travail après sa mort, si elle devait survenir trop tôt.
En 2001, il doit être hospitalisé aux Etats-Unis. On craint le pire ; ses amis lui rendent de dernières visites. Le 29 novembre 2001, George Harrison meurt à 58 ans. A sa demande, ses cendres sont jetées dans le Gange, en Inde. Le jour de sa mort, la famille Harrison publia le communiqué suivant : Il a quitté ce monde comme il y avait vécu : conscient de Dieu, sans peur de la mort et en paix, entouré de sa famille et de ses amis. Il disait souvent : ” tout le reste peut attendre, mais pas la recherche de Dieu et l’amour du prochain “.
L’année suivante, Dhani et Jeff Lynne finissent « Brainwashed », selon les dernières volontés du musicien. Ce n’est pas un album posthume banal. Autant dire que c’est même un des tous meilleurs albums de George, ce que la critique reconnaît. Dans les années qui suivent, la réputation renait et se refait pour celui qui a longtemps été mal aimé par les médias musicaux. Il est désormais considéré à juste titre comme un des grands guitaristes et compositeurs de son temps, laissant de nombreuses mélodies immortelles dans la tête de ses fans.
Brainwashed
Concert for George
En 2002 également, tous ses amis se sont réunis au Royal Albert Hall de Londres pour célébrer la mémoire de leur ami, avec sa propre musique dans le majestueux Concert for George. ( Version complète )
¹
Malheureusement, la plus grande partie de la recette du concert (environ 2 500 000 dollars) sera bloquée par le fisc américain (qui contrôle les comptes de la société des Beatles Apple) et ne sera reversée à l’Unicef qu’en 1981. Le concert, le triple album et le long métrage ont fait prendre conscience de la gravité de la situation au Bangladesh et de la possibilité de collecte de fonds mondiaux pour porter secours aux peuples sinistrés. (Source wikipédia)
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